Le jeune Conseiller municipal qui a déclaré officiellement sa candidature pour la fonction de président de la République, bien que membre du RDPC, reproche à Paul Biya deux choses qui ne sont pas bonnes pour le parti.
Après avoir dénoncé devant la justice administrative le non-respect des statuts du parti présidentiel par ses propres instances dirigeantes, l'élu municipal camerounais, Léon Theiller Onana a annoncé jeudi 2 juillet vouloir être candidat à la présidentielle d'octobre.
Le Conseiller Municipal affirme vouloir porter les couleurs du RDPC à la place du président Paul Biya, au pouvoir depuis 43 ans au Cameroun. Selon monsieur Onana, Paul Biya qui a fait sont temps et doit se reposer désormais, "n'a ni la légitimité ni la capacité – à 93 ans – de briguer un huitième mandat pour le compte du parti".
COMMUNIQUÉ OFFICIEL DE CANDIDATURE
"Peuple du Cameroun, Jeunesse camerounaise,
Distingues militants du RDPC
Depuis peu, nous sommes un certain nombre à œuvrer pour la tenue d'un congrès du RDPC, comme le prévoient les statuts de notre parti.
Malgré l'enclenchement des procédures juridiques y afférentes, l'imminence de la convocation du corps électoral nous impose une urgence: celle de présenter un nouveau visage, capable d'incarner nos aspirations communes, face à l'impossibilité de candidature statutaire de l'ancien président national du parti, Paul Biya.
Le Cameroun traverse une période de grandes souffrances, marquée par quarante-trois années de confiscation des ressources communes par une petite minorité de citoyens appartenant, malheureusement, à notre formation politique.
Le chômage, la pauvreté galopante et l'oubli de nos valeurs fondamentales ont étouffé notre nation.
Nos aînés, et ceux qui furent jadis considérés comme des leaders moraux, ont déserté le champ de la contestation, succombant eux aussi à l'achat de conscience, aux prébendes et à leur fort pouvoir addictif.
Notre responsabilité face à l'histoire est mise à l'épreuve. Et en tant que fils de ce pays et élu du peuple, j'ai décidé, en âme et conscience, de me porter candidat à la magistrature suprême.
Je veux être la voix de ceux, nombreux, que la République a laissés sur le bord du chemin, de ceux qui sont nés sans privilèges, de ceux qui sont broyés par les injustices.
Je veux porter l'espérance d'une nouvelle génération: celle qui aspire à la grande réconciliation de tous les enfants du Cameroun, celle qui rétablira la méritocratie, celle du "vivre et manger ensemble" qui récuse des notions honteuses dans une République, rejette fermement l'instrumentalisation des clivages ethniques, tribaux, religieux et sociaux aux fins politiques par le pouvoir.
Libérer les énergies de notre peuple pour en faire le moteur d'une refondation nationale: tel est mon objectif.
Nous devons restaurer la confiance entre gouvernants et gouvernés par la transparence et la justice, et repenser notre modèle de gouvernance sur l'humilité, l'équité et un patriotisme à toute épreuve.
Le temps est venu pour une gouvernance vertueuse, où les dirigeants serviront le peuple au lieu de se servir.
Nous œuvrerons pour la résolution durable des crises qui minent notre unité.
Nous relancerons notre économie et moderniserons nos infrastructures afin d'offrir des perspectives dignes à chaque citoyen.
Le temps est venu pour que chaque Camerounais profite à part égale des richesses de notre nation.
L'heure de la refondation est arrivée. Je lance un appel solennel à toutes les Camerounaises et tous les Camerounais, à la jeunesse du RDPC et d'ailleurs, à se lever, à unir nos forces et a faire entendre haut et fort notre voix.
Ensemble, nous construirons un Cameroun plus juste, plus prospère et plus fraternel.
Rejoignez-moi pour porter haut l'espérance et libérer notre pays du joug de la misère et de la peur (y compris des Prados, fussent-elles noires ou blanches).
Parlons d'une seule voix pour un Cameroun qui tutoie son lustre d'antan.
Pour que vivent enfin l'espérance et la fierté nationale.
Je suis candidat à la Présidence de la République pour le compte du RDPC, au service exclusif du peuple camerounais.
Que Dieu bénisse la Terre de nos ancêtres, que Dieu bénisse le Cameroun".