Une audience cruciale qui pourrait redéfinir les critères d'éligibilité pour la prochaine élection présidentielle
Le Conseil constitutionnel a fixé au jeudi prochain l'audience concernant la requête déposée par Abdouraman Hamadou Baba contre Elections Cameroon (Elecam). Cette affaire, qui questionne les fondements juridiques des critères d'éligibilité présidentielle, pourrait avoir des répercussions majeures sur le paysage électoral camerounais.
L'affaire trouve son origine dans une requête initiale déposée le 23 mai 2025 auprès d'Elecam par Abdouraman Hamadou Baba. Face au rejet de cette première démarche, le requérant a décidé de porter l'affaire devant la plus haute juridiction constitutionnelle du pays.
« Après avoir été informé de la date de l'audience, j'ai souhaité rappeler les motifs fondamentaux de ma saisine », a déclaré le requérant, qui attend désormais que la Haute Cour se prononce sur des questions qu'il juge essentielles pour la démocratie camerounaise.
La requête d'Abdouraman Hamadou Baba s'articule autour de trois axes principaux qui remettent en question l'architecture actuelle du système électoral :
Premier objectif : Faire constater le caractère non écrit et inopérant de l'alinéa 2 de l'article 121 du Code Electoral. Cette disposition, selon le requérant, présenterait des vices de forme qui la rendraient juridiquement caduque.
Deuxième objectif : Établir l'impossibilité juridique pour les partis politiques d'être représentés simultanément à l'Assemblée Nationale, au Sénat et dans les Conseils Régionaux. Cette argumentation vise à démontrer que les critères actuels de représentativité seraient irréalisables en pratique.
Troisième objectif : En conséquence des deux premiers points, faire reconnaître le droit pour tous les partis politiques d'investir un candidat à la prochaine élection présidentielle, sans aucun critère de représentativité dans les institutions susmentionnées.
Cette démarche juridique soulève des questions fondamentales sur l'accès à la candidature présidentielle au Cameroun. Si le Conseil constitutionnel donnait raison au requérant, cela pourrait considérablement élargir le spectre des candidatures potentielles pour la prochaine échéance présidentielle.
Les critères de représentativité actuels, qui exigent une présence dans les différentes institutions élues, constituent en effet un filtre important dans le processus de sélection des candidats présidentiels. Leur remise en cause pourrait transformer radicalement la physionomie de la compétition électorale.
L'audience de jeudi prochain s'annonce donc comme un moment décisif pour l'avenir du système électoral camerounais. Les observateurs politiques suivront avec attention les débats et la décision qui en découlera.
Le Conseil constitutionnel devra trancher sur des questions techniques complexes qui touchent au cœur des règles démocratiques. Sa décision, quelle qu'elle soit, aura nécessairement des conséquences sur l'organisation et le déroulement de la prochaine élection présidentielle.