Actualités of Sunday, 29 June 2025

Source: www.camerounweb.com

Jean Bahebeck crache du feu sur les démissions autour de Paul Biya

Jean Bahebeck crache du feu sur les démissions autour de Paul Biya Jean Bahebeck crache du feu sur les démissions autour de Paul Biya

L'opposant politique décrypte les candidatures de Tchiroma et Bello Bouba comme le symptôme d'une coalition qui "explose" face à l'échec politique des dernières décennies.

Invité de l'émission Libre Expression sur Info TV, Jean Bahebeck a proposé une lecture originale des récentes candidatures présidentielles de Tchiroma Bakary et Bello Bouba Maïgari. Pour l'opposant politique, ces défections révèlent les fractures profondes d'une coalition gouvernementale confrontée à l'obligation de rendre des comptes sur plusieurs décennies d'échecs.

Jean Bahebeck refuse de voir dans ces candidatures une simple compétition électorale. "Tchiroma et Bello, d'une part, avaient leurs partis. Ils se disputent quoi ? Il faut clarifier au peuple la nature de cette dispute", interroge-t-il, appelant à une analyse plus profonde des motivations réelles.
Pour l'opposant, "la dispute ici, c'est la responsabilité dans l'échec politique de plusieurs décennies de gouvernance". Cette interprétation transforme la course présidentielle en un procès de la gestion passée, où chaque candidat tente de se dédouaner de sa part de responsabilité dans les difficultés du pays.
Un constat d'échec "indiscutable"

Jean Bahebeck pose d'emblée un diagnostic sans appel : "Le constat de l'échec politique est indiscutable." Cette affirmation catégorique situe le débat non pas sur l'existence ou non d'un échec, mais sur la répartition des responsabilités entre les différents acteurs politiques.
Cette approche frontale contraste avec les discours nuancés habituels de la classe politique et place la question de l'évaluation du bilan gouvernemental au cœur du débat présidentiel.

L'analyse de Bahebeck révèle les mécanismes internes de la crise politique actuelle. "Le problème, c'est que cet échec, que tous les Camerounais voient, est porté par une coalition... La coalition explose parce qu'il arrive un moment où il faut rendre des comptes", explique-t-il.

Cette lecture met en lumière la fragilité des alliances politiques lorsqu'elles sont confrontées à l'épreuve du bilan. Pour l'opposant, les candidatures dissidentes ne sont pas des actes de courage politique, mais plutôt des stratégies d'évitement face à l'obligation de répondre des échecs collectifs.

Jean Bahebeck cible particulièrement Issa Tchiroma dans son analyse. "Un groupe, Tchiroma notamment, affirme qu'il n'est pas responsable de cet échec. Non, tu ne peux pas dire que tu n'en es pas responsable", lance-t-il, récusant toute tentative de désengagement de la part de l'ancien ministre.
Cette interpellation directe révèle l'irritation de l'opposant face à ce qu'il perçoit comme une fuite en avant de la part d'un homme qui a occupé des fonctions gouvernementales importantes pendant des années.

L'analyse de Bahebeck distingue deux courants au sein du parti au pouvoir face à la question de l'échec. "Dans le RDPC, il y a d'autres groupes qui nient l'échec ; en fait, ils l'acceptent partiellement. Ils disent qu'ils peuvent corriger", observe-t-il.

Cette typologie révèle les lignes de fracture internes : d'un côté, ceux qui nient totalement l'échec ou ne l'admettent qu'à demi-mot en promettant des corrections ; de l'autre, ceux qui tentent de s'en extraire en revendiquant leur innocence.


La conclusion de Jean Bahebeck est sans appel : "Nous disons qu'aucun des deux ne peut corriger." Cette position radicale récuse toute capacité de réforme ou de redressement aux acteurs issus du système actuel, qu'ils soient restés fidèles au RDPC ou qu'ils aient choisi la dissidence.
Cette vision maximaliste de l'alternance politique refuse toute forme de recyclage des élites actuelles et plaide pour un renouvellement complet de la classe dirigeante.

L'approche de Jean Bahebeck dépasse le cadre des ambitions individuelles pour proposer une lecture systémique de la crise politique camerounaise. En analysant les candidatures dissidentes comme les symptômes d'une coalition en décomposition, il offre une grille de lecture alternative aux explications traditionnelles basées sur les rivalités personnelles ou les calculs électoraux.
Cette perspective met l'accent sur la dimension collective de la responsabilité politique et questionne la capacité des acteurs du système actuel à incarner le changement réclamé par une partie de l'opinion publique.