Actualités of Monday, 23 June 2025

Source: www.camerounweb.com

CONFIDENTIEL: zoom sur les chefs des services secrets camerounais qui protègent Paul Biya et traquent les opposants

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Une enquête exclusive de Jeune Afrique dévoile l'identité des hommes qui surveillent le Cameroun depuis l'ombre.

Ils sont invisibles mais omniprésents, discrets mais redoutables. Une investigation exclusive de Jeune Afrique lève le voile sur les chefs des services de renseignement camerounais, ces "maîtres de l'ombre" qui constituent les yeux et les oreilles du régime de Paul Biya. Du doyen nonagénaire aux nouveaux venus, portrait exclusif de ceux qui surveillent le pays depuis les coulisses du pouvoir.

Le patriarche éternel : Martin Mbarga Nguélé, 93 ans et toujours en service
Jeune Afrique révèle l'extraordinaire longévité de Martin Mbarga Nguélé, Délégué général à la sûreté nationale depuis août 2010. À 93 ans, cet homme constitue selon les informations exclusives de Jeune Afrique l'un des plus vieux policiers en activité au monde, un record qui témoigne de l'attachement particulier de Paul Biya envers ses serviteurs les plus loyaux.

L'enquête de Jeune Afrique retrace le parcours exceptionnel de ce "fidèle parmi les fidèles" de Paul Biya. Ancien protégé de Jean Fochivé, figure historique du régime, Mbarga Nguélé a également exercé les fonctions d'ambassadeur du Cameroun en Espagne, illustrant la polyvalence des cadres de confiance du système Biya.
Jeune Afrique révèle l'étendue considérable des responsabilités de ce nonagénaire : en tant que patron de la police nationale, il supervise directement la Direction de la surveillance du territoire et les Renseignements généraux, deux piliers essentiels de l'appareil sécuritaire camerounais.

Plus révélateur encore, Jeune Afrique dévoile que Mbarga Nguélé produit quotidiennement des bulletins de renseignements destinés personnellement au président. Cette mission fait de lui l'un des hommes les mieux informés du pays et l'un des plus proches collaborateurs de Paul Biya dans la gestion des affaires sensibles.

L'investigation de Jeune Afrique révèle que ce patriarche fait figure de référence morale et opérationnelle parmi les autres chefs des services de sécurité et de renseignement, incarnant la continuité et la mémoire institutionnelle du régime.

Le technocrate discret : Jean-Pierre Robins Ghoumo, nouveau maître du renseignement extérieur

Jeune Afrique révèle les circonstances particulières de la nomination de Jean-Pierre Robins Ghoumo à la tête de la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE) en 2023. Cette promotion intervient dans un contexte sensible : l'incarcération de son prédécesseur Léopold Maxime Eko Eko dans le cadre de la retentissante affaire Martinez Zogo.

L'enquête exclusive de Jeune Afrique retrace le profil de ce nouveau patron du renseignement extérieur camerounais. Jusqu'à sa nomination, Ghoumo occupait un poste stratégique mais méconnu : conseiller au secrétariat général de la présidence, où il analysait pour Ferdinand Ngoh Ngoh les dépêches des services de renseignement.

Jeune Afrique révèle que cette fonction d'analyste privilégié des renseignements présidentiels faisait de Ghoumo l'un des hommes les mieux informés sur les activités des services secrets camerounais. Cette connaissance approfondie du système explique sa nomination à la tête de la DGRE dans une période de crise institutionnelle.

L'investigation de Jeune Afrique dévoile que depuis sa prise de fonction, Ghoumo s'attelle à imposer son autorité au sein d'une direction ébranlée par les scandales. Cette mission de reconstruction institutionnelle constitue l'un des défis majeurs du nouveau maître du renseignement extérieur camerounais.
L'homme de la répression : Colonel Pacifique Melingui Nkolo, nouveau patron de la Sécurité militaire

Jeune Afrique révèle l'arrivée récente du colonel Pacifique Melingui Nkolo à la tête de la Sécurité militaire (Semil), nommé le 5 avril en remplacement du controversé Joël Émile Bamkoui, mis à la retraite. Cette nomination marque un tournant dans la gestion de l'un des services les plus redoutés du dispositif sécuritaire camerounais.

L'enquête exclusive de Jeune Afrique révèle l'origine géographique stratégique de Melingui Nkolo : il est originaire du Dja-et-Lobo, illustrant une fois de plus la logique des équilibres régionaux dans les nominations sécuritaires du régime Biya.

Jeune Afrique dévoile que le nouveau patron de la Semil est assisté dans ses fonctions par le lieutenant-colonel Charles Bitaka, formant un tandem chargé de diriger l'une des institutions les plus sensibles du pays.

L'investigation de Jeune Afrique révèle un aspect crucial : contrairement aux apparences, la Semil ne se cantonne pas à un simple rôle de police militaire. L'enquête dévoile que cette institution assume des missions étendues de renseignement et de "contre-ingérence", activités qui lui ont valu selon Jeune Afrique "une sinistre réputation" au sein de la société camerounaise.

L'architecture secrète du pouvoir

Les révélations de Jeune Afrique mettent en lumière une architecture complexe des services secrets camerounais, structurée autour de trois piliers complémentaires :

Premier pilier - La surveillance intérieure : Mbarga Nguélé, avec la DGSN, contrôle la surveillance du territoire national et les renseignements généraux, constituant les yeux et les oreilles du régime à l'intérieur du pays.
Deuxième pilier - Le renseignement extérieur : Ghoumo, à la tête de la DGRE, gère les opérations de renseignement au-delà des frontières camerounaises et les relations avec les services partenaires.

Troisième pilier - La sécurité militaire : Melingui Nkolo, avec la Semil, assure la surveillance des forces armées et mène les opérations de contre-ingérence les plus sensibles.

Les générations du renseignement

Jeune Afrique révèle une réalité frappante : ces trois hommes incarnent trois générations différentes du renseignement camerounais. Mbarga Nguélé représente la génération historique, témoin et acteur de la construction du système Biya depuis les années 1980. Ghoumo incarne la génération technique, formée dans l'analyse et la synthèse des renseignements. Melingui Nkolo symbolise la nouvelle génération opérationnelle, appelée à moderniser des institutions vieillissantes.

L'enquête de Jeune Afrique dévoile que cette coexistence générationnelle n'est pas fortuite : elle permet à Paul Biya de bénéficier simultanément de l'expérience historique, de la compétence technique et du dynamisme opérationnel.

Les défis de la transition

Jeune Afrique révèle que ces nominations récentes (Ghoumo en 2023, Melingui Nkolo en avril 2025) interviennent dans un contexte de renouvellement des cadres sécuritaires. L'affaire Martinez Zogo et les scandales qui ont ébranlé certains services ont contraint le régime à procéder à des changements majeurs.
L'investigation de Jeune Afrique dévoile que ces nouveaux responsables font face à un défi commun : restaurer la crédibilité et l'efficacité d'institutions fragilisées par les controverses, tout en maintenant la loyauté absolue envers le président Biya.

Révélations sur les méthodes de surveillance

Jeune Afrique révèle des détails inédits sur le fonctionnement quotidien de cet appareil de surveillance. Les bulletins quotidiens produits par Mbarga Nguélé pour le président, l'analyse des dépêches de renseignement par Ghoumo, les missions de contre-ingérence de la Semil : ces éléments dessinent le portrait d'un système de surveillance sophistiqué et omniprésent.

L'enquête de Jeune Afrique dévoile que cette architecture permet au régime de disposer d'une vision complète et en temps réel de la situation sécuritaire, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays.


Ces révélations exclusives de Jeune Afrique mettent en lumière l'existence d'un triumvirat secret au cœur du pouvoir camerounais. Mbarga Nguélé, Ghoumo et Melingui Nkolo constituent les "maîtres de l'ombre" qui surveillent le pays depuis les coulisses.

L'enquête de Jeune Afrique révèle comment ces hommes, aux profils et aux générations différents, forment un dispositif de surveillance d'une efficacité redoutable. Leur discrétion n'égale que leur influence réelle sur la stabilité du régime et la sécurité de l'État.

À l'approche de l'élection présidentielle, ces révélations de Jeune Afrique prennent une dimension particulière : elles éclairent les mécanismes concrets par lesquels le pouvoir camerounais surveille et contrôle la société, bien au-delà des institutions officielles et des débats politiques publics. Ces "maîtres de l'ombre" constituent l'un des secrets les mieux gardés du système Biya.