Hier soir, dans un Yaoundé toujours plus imprévisible qu’un tirage au sort truqué, une étudiante a été enlevée sans tambour mais avec beaucoup de fracas. Nyandomo Manga Manuella, 24 ans, doctorante en deuxième année à l’université de Yaoundé II Soa, a quitté son domicile pour ne jamais y revenir. On la retrouve quelques heures plus tard… par SMS. Ou plutôt, c’est sa famille qui reçoit un message depuis son téléphone, annonçant froidement son enlèvement, assorti d’un tarif : 1.800.000 FCFA, payable rapidement, sinon l’issue serait aussi irrévocable qu’un zéro en session de rattrapage.

Le lieu du kidnapping ? Mobile Omnisports, là où on fait du sport en toute insécurité. La réaction des forces de l’ordre ? Saisie de dossier immédiate, sirènes et promesses comprises. Pendant ce temps, comme dans un mauvais feuilleton local, les réseaux sociaux se déchaînent : “Fugue d’ado !” crient certains. D’autres y voient déjà une nouvelle arnaque à la “brouteuse sentimentale”. Une cacophonie numérique où l’indécence rivalise avec l’ignorance.

La mère de Manuella, elle, n’a jamais douté : sa fille n’aurait jamais mis en scène sa propre disparition pour faire les gros titres. Malheureusement, ce qui ressemblait à une mauvaise blague a viré au cauchemar : le corps sans vie de la jeune femme a été retrouvé mutilé, abandonné comme un colis suspect en périphérie de la ville.

Le kidnapping contre rançon, ce sport extrême en pleine expansion, semble désormais devenir une discipline olympique dans la capitale. Les forces de sécurité ? Présentes, certes. Mais apparemment en mode spectateurs.

Conclusion pour les honnêtes gens : restez vigilants. Dans cette ville, il n’y a pas que les routes qui sont défoncées. Les consciences aussi.