C'est une situation difficile à supporter. Celle qui t'a mis au monde meurt, mais pour des raisons de sécurité, tu ne peux pas rentrer de ton voyage pour assister à son enterrement et lui dire un dernier au revoir.

L'avocat Me Christian Bomo Ntimbane explique que, comme tous ces nombreux Camerounais, opposants au régime de Yaoundé pour des raisons politiques, le compatriote, l'activiste bien connu Max Senior Ivoire n'assistera pas aux obsèques de sa défunte mère qui aura lieu au mois de juillet 2025.

Il risque une arrestation et emprisonnement au Cameroun pour insurrection et appel à la rébellion, à la suite de sa participation à de nombreuses manifestations contre le président Paul Biya en Europe.

« La politique et la conservation du pouvoir ne doivent pas nous déshumaniser à ce point, chers compatriotes. Priver un enfant des obsèques de son parent est injustifiable. Même les condamnés à mort n'y sont pas privés », précise le candidat déclaré à l'élection présidentielle.

C'est pourquoi, « j'appelle les autorités camerounaises à un tout petit peu d'humanité envers tous ces activistes et opposants de la diaspora qu'on prive depuis 2019 de leur présence aux enterrements des membres de leur famille et proches qu'ils ne reverront plus jamais, comme s'il fallait choisir entre activisme politique à l'étranger contre le régime de Yaoundé et présence aux obsèques des proches décédés au pays », dit-il.

Avant de parachever qu'il connait un activiste qui n'a pas pu assister à l'enterrement de sa petite fille décédée au Cameroun et que c'était tout simplement cruel. « Avant d'être Camerounais, politiciens, autorités, etc., on est d'abord des humains. Ne l'oublions pas », partage Ntimbane.