À Ceremat II, l’ambiance est à la débandade politique façon théâtre de boulevard. Soixante et un militants ont claqué la porte du RDPC comme on referme un vieux congélateur vide. Et pour cause : les promesses servies depuis 2017 sont restées au stade de la cuisson à feu doux – mais sans allumer le gaz.
Dans une lettre aux accents de procès-verbal d’un naufrage électoral, le président local raconte le film : on leur avait promis l’insertion des jeunes, le financement de projets, une attention de la base… Ils ont eu en retour l’effet placebo : beaucoup de discours, zéro effet secondaire. Entre réunions fantômes et soutiens en mode avion, la patience a fondu comme beurre au soleil de Mokolo.
Pourtant, ces militants n’étaient pas venus les bras croisés. Ils sont passés de 45 à plus de 1000 en huit ans, un peu comme une église de réveil… sans miracle à l’arrivée. Et aujourd’hui, déçus mais pas démobilisés, ils tournent les talons direction l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP). Pas exactement l’opposition façon punk à chien non plus, puisque ce parti tient plus du partenaire discret du RDPC depuis trois décennies que du révolutionnaire de terrain.
Mais attention : cette fois, ça gronde dans les maquis. On murmure que Bello Bouba, d’ordinaire allergique aux candidatures, pourrait enfiler le maillot. Si ce scénario se confirme, la traditionnelle chorégraphie électorale du Nord pourrait bien prendre un tout autre tempo.
Bref, ça tangue dans la barque présidentielle, et le congrès de l’UNDP promet d’être plus suivi qu’un match des Lions Indomptables en finale.