Actualités of Wednesday, 18 June 2025

Source: www.camerounweb.com

Violente suspension de Gérémi Njitap : clash au sein du clan Eto'o, c'est la catastrophe

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L'allié autoproclamé de Samuel Eto'o monte au créneau pour dénoncer ce qu'il qualifie de "suspension de trop" du président du SYNAFOC, révélant les tensions internes au sein de la famille footballistique camerounaise.

Alors que la suspension de Gérémi Njitap continue de faire des remous dans le milieu footballistique camerounais, une voix inattendue s'élève pour critiquer la décision de la commission d'éthique de la FECAFOOT. Jean Crépin Nyamsi, qui se présente comme "l'allié fidèle" du président Samuel Eto'o, a exprimé son désaccord avec les sanctions infligées à l'ancien international.

"La suspension du président du SYNAFOC et de son secrétaire général est une suspension de trop. Ce n'est pas parce qu'on a des soupçons que l'autre est un potentiel candidat qu'il faut l'écarter", a déclaré Nyamsi, remettant en question la stratégie de l'exécutif fédéral.

Cette sortie de Jean Crépin Nyamsi surprend par sa teneur critique envers une décision émanant de l'instance dirigée par celui qu'il considère comme son allié. En évoquant les "soupçons" sur les ambitions présidentielles de Njitap, il pointe du doigt ce que beaucoup considèrent comme une stratégie d'élimination des potentiels rivaux.

Cette position révèle les fractures qui existent même au sein du cercle des soutiens de Samuel Eto'o, où certains semblent prendre leurs distances avec la ligne dure adoptée par la commission d'éthique.

L'affaire de Bouaké : un prétexte selon les critiques
Pour rappel, Gérémi Njitap a été suspendu pour cinq ans et condamné à une amende de 10 millions de FCFA suite à l'incident de Bouaké lors de la CAN 2023. Son secrétaire général, Me Daniel Blaise Ngos, écope quant à lui de deux ans de suspension et de 5 millions d'amende.

Ces sanctions, prononcées pour "violation des règles de conduite générale et manque de loyauté", sont perçues par de nombreux observateurs comme disproportionnées par rapport aux faits reprochés. La CAF elle-même avait suggéré à la FECAFOOT de laisser tomber cette affaire.

L'intervention de Nyamsi met en lumière un paradoxe saisissant : celui qui se revendique comme l'allié de Samuel Eto'o critique ouvertement une décision prise sous son autorité. Cette position ambiguë révèle les tensions internes qui traversent la famille footballistique camerounaise.

L'analyse de Brice Hervé Mvogo, observateur des questions sportives, souligne l'ironie de la situation : "Njitap a soutenu Eto'o lors des élections. Il a mobilisé les acteurs autour de sa candidature au détriment de Denis Onana. Aujourd'hui, le SYNAFOC n'est plus membre de l'AG. Et Njitap est suspendu pour 5 ans pour des raisons inaudibles."

La défense de Njitap par Nyamsi intervient dans un contexte où Samuel Eto'o est accusé de vouloir écarter systématiquement ses potentiels rivaux en vue des prochaines élections fédérales. Cette stratégie, si elle existe, semble créer des remous même parmi ses propres soutiens.

La question que pose implicitement Nyamsi est celle de la légitimité de ces sanctions : peut-on sanctionner quelqu'un sur la base de simples soupçons d'ambitions politiques ? Cette interrogation rejoint les préoccupations de nombreux acteurs du football camerounais qui dénoncent une instrumentalisation de la justice fédérale.

Ces tensions révèlent l'échec relatif de la promesse d'unification du football camerounais faite par Samuel Eto'o lors de sa prise de fonction. Loin de rassembler, les décisions récentes semblent multiplier les fronts de contestation et créer de nouveaux clivages.