Actualités of Tuesday, 10 June 2025

Source: www.camerounweb.com

Entre Paul Biya et Maurice Kamto: la grande annonce de Bruno François Bidjang

Bruno François Bidjang Bruno François Bidjang

Le PDG de Vision 4 privilégie les succès industriels du Cameroun face aux pressions des partisans de Maurice Kamto

Interpellé de manière parfois agressive par des sympathisants de Maurice Kamto depuis le récent meeting parisien du leader du MRC, Bruno François Bidjang, journaliste et PDG de Vision 4, a décidé de clarifier publiquement sa ligne éditoriale dans un texte diffusé sur ses réseaux sociaux.

"Entre parler de l'actualité politique autour de Maurice Kamto et parler des succès économiques et financiers du Cameroun, je choisis la seconde option sans hésiter", déclare le patron de presse. Une position qui lui vaut régulièrement des critiques de la part d'affidés du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), qui l'accusent de "distraction" ou de "fuite".

Bruno Bidjang revendique cette approche en soulignant que Maurice Kamto dispose déjà d'équipes de communication et d'une "présence dominante sur les réseaux sociaux, où près de 80% des voix les plus bruyantes sont alignées derrière lui". Pour le journaliste, ajouter sa "voix modeste mais libre" à ce chœur serait inutile.

Plutôt que de commenter une "actualité politique dont le pays n'a pas fondamentalement besoin aujourd'hui", Bruno Bidjang préfère mettre l'accent sur ce qu'il considère comme une "reconquête nationale" dans le secteur minier. Selon lui, des Camerounais remportent désormais des marchés stratégiques dans l'exploitation du fer, de l'or, du diamant et des terres rares, secteurs autrefois dominés par les multinationales.
"C'est la nationalisation progressive d'un secteur stratégique. C'est la création d'emplois directs et indirects, l'insertion économique de la jeunesse dans des projets industriels solides", argumente-t-il, y voyant un "levier puissant pour augmenter les recettes fiscales".

L'homme de médias se montre particulièrement critique envers ce qu'il qualifie de "fétichisme politique" et de "populisme stérile". Il reproche à certains Camerounais de préférer "le bruit à la construction, la confrontation à la production, le rêve politique au réel économique".

"Ils veulent conquérir Etoudi sans même comprendre comment fonctionne un État, comment se gère une économie, ou comment se crée un emploi", fustige Bruno Bidjang, en référence au palais présidentiel camerounais.

Pour le PDG de Vision 4, "bâtir un pays, ce n'est pas crier des slogans" mais "comprendre les mécanismes économiques, les flux de valeur, les dynamiques industrielles". Il promet de continuer à mettre en lumière "nos réussites industrielles, nos champions économiques, nos initiatives locales parce que c'est là que se joue l'avenir".

Cette prise de position illustre les débats qui traversent l'espace médiatique camerounais, entre ceux qui privilégient la couverture de l'opposition politique et ceux qui mettent l'accent sur les transformations économiques du pays.