Les autorités judiciaires se sont officiellement saisis de l'affaire d'inceste dont l'artiste Saint Désir Atango s'est rendu coupable en couchant et en faisant des enfants à ses filles.

Selon le code pénal camerounais, pour être maintenu e prison, l'une des victimes de l'artiste doit porter plainte. Elle sont trois filles. Les deux autres ont affirmé qu'elles ont entretenu des relations sexuelles consentantes avec leur père. Mais une seule a eu le courage de refuser l'inceste. Il d'agit de Alida Atangana.

Cette dernière a porté plainte contre son père. Son courage suscite des réactions sur la toile. L'artiste Kareyce Fotso lui témoigne tous ses respects.


"Alida,
Je t’écris aujourd’hui, le cœur plein d’émotion, de révolte, mais aussi de respect immense pour ton courage. Je veux que tu saches que je te vois. Je t’entends. Et je me tiens à tes côtés.

Briser le silence sur l’inceste est l’un des actes les plus difficiles, les plus douloureux, mais aussi les plus puissants qui soient. Tu l’as fait. Tu as trouvé la force de parler, là où tant sont forcées au silence, à la honte, à l’oubli. Tu as dit non à l’omerta. Tu as choisi la vérité, la justice, la lumière.
Et pour cela, Alida, tu es une HÉROÏNE.

Je sais que les voix autour de toi essaient de te faire taire à nouveau. Qu’on te demande de "protéger la famille", de "ne pas salir le nom du père". Mais ce n’est pas toi qui détruis la famille. Ce n’est pas toi la coupable. Ce n’est pas toi qui as semé la douleur.

Tu es celle qui se lève. Celle qui dit : "Ça suffit."
Tu es celle qui choisit de protéger les enfants, pas les coupables.
Tu es celle qui rend possible un futur sans peur.

Ton combat n’est pas en vain. Grâce à toi, d’autres jeunes filles, d’autres enfants victimes d’inceste au Cameroun et ailleurs peuvent aujourd’hui entrevoir une lumière. Grâce à toi, des murs tombent. Des consciences s’éveillent. Des silences meurent.

Je te demande pardon, au nom d’une société qui trop souvent protège les bourreaux et blâme les victimes. Je te demande pardon pour chaque regard qui doute, chaque parole qui minimise, chaque silence complice.
Mais aujourd’hui, Alida, nous sommes nombreux à te soutenir. Et nous serons de plus en plus. Tu n’es pas seule.

Je demande aux autorités camerounaises de garantir ta sécurité, de t’écouter, de rendre justice. Car ton témoignage n’est pas un scandale : c’est un acte de salut public. Il mérite respect, et protection.

À toi, la survivante. À toi, la battante. À toi, la femme debout : ne doute jamais de ta valeur. Ne baisse pas la tête. Ce combat, tu ne le mènes pas seule.
Je suis avec toi. Et derrière moi, il y a des milliers de voix prêtes à s’unir aux tiennes.

Avec tout mon respect, ma tendresse et ma force.
J'espère que cette lettre de parviendra
Laissons lui des coeurs et des fleurs à ne plus en finir".