Une lettre adressée au Vice-Premier Ministre révèle des allégations graves de favoritisme et de corruption dans le système judiciaire camerounais
Dans une correspondance officielle adressée au Vice-Premier Ministre Jean Kuete, Secrétaire Général du Comité Central du RDPC, Robert Kona a formulé de graves accusations de corruption et de favoritisme judiciaire contre Cabral Libii dans le cadre d'un litige pendant devant la Cour d'Appel de Maroua.
Selon la lettre dont nous avons obtenu copie, Robert Kona dénonce des "soupçons de favoritisme judiciaire et de corruption" dans l'affaire qui l'oppose à Cabral Libii. L'accusateur affirme avoir été contacté à plusieurs reprises par un individu se présentant comme le Magistrat Zizamle Essaye, Président du Tribunal de Première Instance de Maroua.
"Cette autorité judiciaire aurait saisi le MINAT le 26 juin 2024 dans l'optique de solliciter une aide financière en contrepartie d'une décision de justice qui me serait favorable", précise Robert Kona dans sa correspondance.
La gravité des accusations a poussé Robert Kona à saisir directement les plus hautes instances du parti au pouvoir. Sa lettre, destinée à être portée à l'attention du Président Paul Biya, exprime une préoccupation majeure concernant l'intégrité du système judiciaire camerounais.
"Dans un État de droit comme le nôtre où la JUSTICE est une Institution incontestable de régulation sociale, le doute sur ses acteurs pourrait constituer une source de méfiance et de déstabilisation des valeurs sacrées de notre pays", souligne l'auteur de la plainte.
Au-delà des accusations de corruption, la lettre révèle également une dimension politique notable. Robert Kona y réitère son soutien inconditionnel au Président Paul Biya pour les prochaines élections présidentielles d'octobre 2025, promettant "un soutien à 100%" de la part de ses militants.
Pour étayer ses accusations, Robert Kona joint à sa correspondance plusieurs documents, notamment la décision autorisant le parti politique PERN, mais aussi les résolutions du Congrès Extraordinaire du 1er juin 2024.L’on retrouve également un communiqué de mise au point suite à une allocution de Cabral Libii du 19 mai 2024 et diverses communications et correspondances liées à l'affaire
À ce jour, ni Cabral Libii ni les autorités judiciaires mentionnées n'ont réagi publiquement à ces accusations. Le Ministère de la Justice, traditionnellement discret sur les affaires en cours, n'a pas encore communiqué sur cette affaire.
Cette nouvelle affaire soulève une fois de plus la question de la transparence et de l'indépendance de la justice camerounaise, alors que le pays se prépare aux échéances électorales de 2025.
Les développements de cette affaire seront suivis avec attention, particulièrement dans le contexte politique actuel où la question de la gouvernance et de la lutte contre la corruption reste un enjeu majeur.