Pour la première fois depuis de nombreuses années, Marcel Niat Njifenji, président du Sénat camerounais, n'a pas participé aux festivités de la fête nationale du 20 mai 2025. Contrairement aux éditions précédentes où sa présence était systématiquement notée aux côtés des plus hautes autorités de l'État, le président du Sénat a été contraint de décliner sa participation pour des raisons de santé.

Face à cette absence inattendue, c'est le premier vice-président du Sénat, Aboubakary Abdoulaye, qui a assuré la représentation de la haute chambre lors du défilé militaire et civil sur le boulevard du 20 mai. Cette substitution témoigne de l'importance accordée à la présence institutionnelle du Sénat lors de cette cérémonie emblématique.

Marcel Niat Njifenji, figure respectée de la scène politique camerounaise et pilier du système institutionnel, n'avait jamais manqué auparavant cette célébration nationale. Son absence s'inscrit dans un contexte où plusieurs personnalités de premier plan ont également été contraintes de manquer l'événement.

L'édition 2025 de la fête nationale a été marquée par plusieurs absences significatives. Laurent Esso, ministre de la Justice et garde des Sceaux, actuellement hospitalisé en Europe, a lui aussi manqué pour la première fois cette célébration traditionnelle. Ces absences pour raisons de santé soulignent les défis auxquels font face certaines figures emblématiques du régime.
En revanche, d'autres absences étaient délibérées et politiques. Akere Muna, candidat déclaré à la présidentielle, et Pierre Baleguel Nkot, secrétaire général de l'Union des populations du Cameroun (UPC), avaient choisi de boycotter le défilé en signe de protestation contre la gestion de la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Malgré ces absences, la 53e édition de la fête nationale s'est déroulée sous la présidence de Paul Biya, de retour de sa résidence de Mvomeka'a. La cérémonie, placée sous le thème "Armée et nation unies pour un Cameroun tourné vers la paix et la prospérité", a été marquée par des mesures de sécurité renforcées, notamment l'interdiction inédite des téléphones portables pour les participants et invités.

La présence d'une délégation militaire nigériane de 103 soldats, invitée d'honneur du défilé, a illustré le renforcement de la coopération sécuritaire régionale dans un contexte marqué par les menaces de Boko Haram.

L'absence de Marcel Niat Njifenji pour raisons de santé intervient dans un contexte où l'âge avancé de plusieurs dirigeants camerounais suscite des interrogations. À 91 ans, Paul Biya reste le président en exercice le plus âgé au monde, et plusieurs de ses collaborateurs de longue date font face à des défis sanitaires.

Cette situation rappelle la fragilité humaine des institutions et pose la question de la continuité du pouvoir et de la transmission des responsabilités au sein de l'appareil d'État camerounais.

L'absence du président du Sénat, bien que justifiée par des raisons de santé, constitue un symbole fort dans un pays où la stabilité institutionnelle demeure un enjeu majeur à l'approche des échéances électorales.