Actualités of Thursday, 22 May 2025

Source: www.camerounweb.com

Affaire Mathis : pourquoi le papa de l’enfant ne dit rien ?

Affaire Mathis Affaire Mathis

L’affaire Mathis n’a pas encore livré son verdict. L’accusé du meurtre/assassinat, Dagobert Nwafo, a été renvoyé au commissariat pour la troisième fois. Il s’agit du troisième renvoi consécutif et aucune mise en examen. Un suspect toujours sous le contrôle des forces de l’ordre. Un enfant assassiné, sans réponse. Et une justice qui donne l’impression de piétiner là où l’urgence commande d’agir.

L’affaire Mathis – du nom de ce petit garçon froidement arraché à la vie – s’enfonce dans une zone d’ombre qui inquiète autant qu’elle indigne. Ce 21 mai 2025, Dagobert Nwafo, suspect numéro un, a une nouvelle fois été conduit au commissariat du 5ᵉ arrondissement pour un prétendu « complément d’enquête ». Une décision de plus, qui soulève davantage d’interrogations qu’elle n’apporte de réponses.

Pourquoi cette affaire, que beaucoup jugent limpide dans ses contours, semble-t-elle avancer à reculons ? Que cherche-t-on à « compléter » après près de deux semaines d’investigations ? Et surtout, à qui profite ce tempo judiciaire d’une lenteur presque suspecte ?

Dans l’opinion publique, le doute enfle. Des voix s’élèvent, soupçonnant des manœuvres dilatoires visant à étouffer l’affaire ou à protéger certains acteurs. La société civile s’impatiente, les médias relaient l’exaspération collective, mais la machine judiciaire, elle, reste obstinément silencieuse. Est-ce là le reflet de la complexité du dossier, ou le symptôme plus grave d’un dysfonctionnement structurel dans le traitement des affaires sensibles au Cameroun ?

Et puis, il y a le silence pesant du père de Mathis. En dehors d’une brève déclaration sur la chaîne publique, aucune prise de parole, aucun cri de douleur, aucun appel à la justice. Pourquoi ce mutisme ? Est-il encore terrassé par le choc, ou fuit-il une vérité embarrassante : celle d’un litige non résolu avec Dagobert Nwafo, potentiellement au cœur de cette tragédie ? Si ce différend est avéré, pourrait-il avoir déclenché l’irréparable ?

Le silence du père trouble autant que l’inertie des institutions. Peut-on vraiment tout attribuer à la douleur ? Ou dissimule-t-il, volontairement ou non, une part de l’histoire encore inavouée ?

Une chose est certaine : ce que réclame aujourd’hui le peuple, ce n’est plus une nouvelle audition, ni un rapport de plus. C’est la vérité. Et cette vérité ne surgira que si la justice assume enfin son devoir avec courage et rigueur. Car les regards sont tournés vers elle. Et face à un tel drame, le peuple n’oubliera ni n’excusera l’échec.