Maroua, laboratoire des stratégies douteuses du pouvoir
Dans son dernier numéro, Jeune Afrique lève le voile sur les méthodes troubles employées à Maroua pour influencer la présidentielle. Entre achats de consciences, jeunesse instrumentalisée et alliés opportunistes, le RDPC joue sa survie dans cette région clé.

L’enquête démontre que la manifestation du 10 mai, présentée comme un élan populaire, était en réalité une mascarade. Des adolescents payés ou intimidés, des t-shirts distribués en masse, et un comptage fantaisiste des participants. Pire : des cadres historiques du RDPC, comme Ibrahim Talba Malla, ont boycotté l’événement, révélant une crise interne.

Jeune Afrique révèle que l’hôtel Mizao est devenu le repaire des émissaires du pouvoir. Ferdinand Ngoh Ngoh, Paul Atanga Nji et Joseph Dion Ngute y ont séjourné pour "verrouiller" la région. "C’est ici que se négocient les postes et les financements en échange des voix", confie un employé sous couvert d’anonymat.

Si le pouvoir croit tenir Maroua, le MRC y creuse discrètement son sillon. Son atout : une jeunesse en quête d’alternatives. "Le RDPC sous-estime Kamto, mais ses réseaux s’étendent", alerte un observateur. Avec un électorat volatile et des alliés incertains, Maroua pourrait bien livrer son plus grand coup de théâtre en octobre.