Le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) a réagi vivement à la signature d’une convention de collaboration entre ELECAM et l’Organisation des Nations-Unies (ONU), le 9 mai 2025. Dans une déclaration rendue publique ce jour, le parti de Maurice Kamto déplore l’absence des partis politiques dans ce processus, alors qu’ils sont des acteurs majeurs du système électoral.
Le MRC souligne que si ELECAM a compétence pour organiser les élections, celles-ci ne peuvent se tenir sans la participation des partis politiques, qui présentent les candidats. Le parti condamne fermement cette démarche jugée « inconvenante » en pleine période électorale sensible. Il regrette également que ni ELECAM ni l’ONU n’aient communiqué officiellement sur le contenu de cette convention, laissant ainsi dans l’ombre les engagements pris par les deux parties.
Pour le MRC, cette opacité intervient dans un contexte où le pouvoir en place et ELECAM refusent de répondre aux demandes de réforme du Code Electoral, pourtant reconnues comme nécessaires après la présidentielle de 2018. Le parti cite notamment la non-publication de la liste électorale nationale, en violation flagrante de l’article 80 de la loi électorale, ainsi que la répression systématique des libertés publiques, notamment à l’encontre de l’opposition.
Le MRC rappelle avoir alerté à plusieurs reprises l’ONU sur ces dérives, notamment lors d’une réunion avec le PNUD en juillet 2024 et avec le Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme en août 2024. En signant cette convention avec ELECAM, l’ONU cautionne, selon le MRC, un régime répressif et antidémocratique, risquant ainsi de légitimer d’éventuelles fraudes électorales.
Le parti met en garde contre les conséquences désastreuses d’une telle ingérence, évoquant le précédent ivoirien de 2010. Il réaffirme son engagement à dénoncer toute manœuvre opaque et non inclusive, susceptible d’aggraver les tensions politiques au Cameroun.
Pour le MRC, cette victoire d’étape doit maintenant se concrétiser par une véritable transparence et l’inclusion de tous les acteurs politiques dans le processus électoral.
« Le MRC exerce ici son devoir de vigilance et d’alerte pour éviter que ces manœuvres n’apportent encore plus de malheur à notre pays », conclut la déclaration.