Actualités of Wednesday, 14 May 2025

Source: www.camerounweb.com

Yolande Bodiong se met dans la peau de Lydol et fait un slam au père meurtrier

Un slam Un slam

La journaliste Yolande Bodiong remplace Lydol et fait un slam pour Mathis. La slameuse elle-même s’est fendue d’une vidéo pour condamner l’acte de son père qui n’a pas eu pitié de cet enfant. Yolande Bodiong a bien choisi ses mots pour se substituer à Lydol.

Mon père, ce meurtrier.

Mon père,

Je t’écris, pas pour te pardonner,

Mais pour déposer le poids qui m’empêche d’avancer.

Tu m’as laissé un fardeau que je ne peux pas porter,

Une honte tatouée dans mon sang, impossible à effacer.

T’étais bourré, encore une nuit au bar,

Une querelle de trop, un regard, un déboire…

T’as couru jusqu’à la maison, les yeux noirs,

Attrapé le poignard… pour écrire l’histoire.

Mais pas la tienne, non, celle de Mathis,

Petit ange de six ans, le cœur plein de malice.

Il regardait des dessins animés à la télé,

Toi t’as vu un fils, pas un enfant, juste un objet.

Un pion sur l’échiquier de ta rage,

Un gosse innocent devenu cible de ton carnage.

Il a supplié, il n’a rien compris,

T’as tranché l’avenir en un cri.

Je suis la fille d’un homme que je ne reconnais plus,

Je porte ton nom, mais je crache dessus.

T’as tué un enfant, t’as tué une famille,

T’as souillé ton âme, et la mienne vacille.

Comment grandir avec ton crime sur mon dos ?

Quand chaque regard me transperce comme un couteau ?

Je veux crier, hurler, mais ma voix tremble,

Je suis la fille d’un meurtrier, et mon cœur s’emmêle.

Mathis, petit frère que je n’ai jamais eu,

Dans mes prières, ton nom est le plus connu.

Je slame pour toi, pour ta vie fauchée,

Pour ton silence que je veux dénoncer.

Et toi, papa, ou ce qu’il reste de toi,

Je t’écris, pas pour t’aimer, je t’écris pour qu’on me voie.

Je suis pas coupable, je suis survivante,

Je transforme la douleur en flamme brûlante.

Je suis cette fille,

Qui rime pour ceux que l’injustice balaye.

Je fais du feu avec les cendres de ma peine,

Et dans chaque mot, c’est ton crime que je condamne.

Alors à toi, la maman de Mathis,

Je viens pas avec des excuses en coulisses.

J’ai pas les mots pour recoller ton cœur,

Mais je t’offre les miens, trempés dans mes pleurs.

Pardon, pour le sang que je n’ai pas versé,

Mais qui coule en moi depuis ce jour glacé.

Pardon, pour le nom que je porte, malgré moi,

Je le traîne comme une croix, il m’appartient pas.

À ta famille, je tends mes mains, pas pour laver,

Mais pour dire que moi aussi, j’ai été brisée.

On n’a pas choisi nos pères, ni leurs démons,

Mais je choisis de marcher vers le pardon.

Je parlerai de Mathis, je dirai son nom,

Pas comme une victime, mais comme une chanson.

Un battement d’ailes dans mes textes de nuit,

Un souffle d’innocence quand mon âme s’enfuit.

Je suis dans la nuit.