Actualités of Wednesday, 14 May 2025

Source: www.camerounweb.com

Campagne présidentielle: Paul Biya aurait fait appel à un journaliste de Jeune Afrique

Georges Dougueli Georges Dougueli

Le candidat du RDPC pour la présidentielle de 2025 aura fort à faire pour donner une image plus acceptable de lui-même et de son bilan aux Camerounais. Pour cela, l'équipe de campagne du président fait appel à des professionnels de haute facture.

Ces derniers jours, plusieurs noms ont été cités. L'un des noms est celui du journaliste camerounais en service à Jeune Afrique, Georges Dougueli.

D'après le très informé lanceur d'alertes, Shance Lion, Dougueli est en train d'être recruter par le régime Biya.

"En 2020 Kamto décide du Boycott, Georges Dougueli n'a pas fait de long texte, depuis qu'il est en négociation avec le RDPC.. humm", écrit le lanceur d'alertes.

Voici la tribune publiée par Dougueli sur Kamto:

"KAMTO, L’ETAT DE DROIT ET LA PRESIDENTIELLE D’OCTOBRE PROCHAIN
C’est un débat aux allures d’escarmouches d’avant-guerre. Les modérés sont muselés, pourchassés, ostracisés. On n’y entend que les voix des extrémistes des deux bords. Ils se jettent à la figure des interprétations très personnelles des grands principes constitutionnels (mandat impératif) ou des réécritures hasardeuses du code électoral sur les conditions de recevabilité des candidatures. Ces extrémistes des deux bords préparent donc un choc inéluctable. «Ça passe ou ça casse» pour les uns. «Ils vont faire quoi si on ne valide pas sa candidature ?» pour les autres, déjà prêt à réprimer violemment toute contestation. Au bout du compte, pour départager les deux camps, il n’y aura que la justice (dans le meilleur des cas) et/ou les forces de l’ordre dans le pire des scénarios.

L’issue de ce débat renseignera l’opinion nationale et internationale sur le rapport des Camerounais à l’Etat de droit. Mais qu’est-ce donc que l’Etat de droit?

Que l’on me pardonne d’en donner ici une définition très personnelle : c’est une société où la règle de droit prédomine. J’entends par règle de droit, les grands principes universels édictés par les constitutions des États modernes. Ils sont (à mon avis) supérieurs aux lois qui ne sont que des instruments de politiques publiques mises en œuvre par les majorités gouvernantes. Les lois peuvent changer mais les grands principes, eux, sont intangibles. Et s’imposent d’autorité. Ainsi, pour un citoyen jouissant de ses droits civiques, le droit d’être éligible est inaliénable. Y faire obstacle au moyen de la loi n’est pas démocratique.

L’accepter c’est valider un projet de société auquel je n’adhère pas et que je veux changer. Pourquoi ? Parce qu’un jour où l’autre, chacun de nous se confrontera au goût amer d’une injustice parfaitement légalisée par une loi inique.

En revanche, tout homme politique se doit d’assumer ses décisions. Ce débat mortifère n’aurait jamais eu lieu si cet homme politique n’avait prêté le flanc en décidant - sans en informer les cadres de son propre parti - de boycotter plusieurs élections, privant son partis d’élus, tout en le coupant par ce fait de l’accès à la reine des compétitions électorales.

Quand le chef est, en plus, un juriste de très haut niveau, la décision de boycotter les élections ne fut pas qu’une erreur. Prise en connaissance de cause, elle devient une faute. Car elle oblige ses partisans à kidnapper la noble cause de l’Etat de droit pour la mettre au service d’un projet partisan, voire personnel. Elle les conduit à faire passer une suite de décisions incohérentes pour une stratégie incomprise.

Soutenir son leader, même lorsqu'il est dans l'erreur, peut être une force. Sauf que, dans la mise en œuvre de sa stratégie de conquête du pouvoir, un parti politique devrait éviter tout dogmatisme et se montrer rassurant. Pour rassurer, il doit s’institutionnaliser. Pour s’institutionnaliser, il doit s’élever au-dessus de sa propre figure d’incarnation. Comprenne qui voudra".