Le Trophée de la Coupe CEMAC du féminicide se discute sans aucun entre le Tchad; le Cameroun et le Gabon, mais il faut reconnaître que le Cameroun a une longueur d'avance. Là-bas, on se demande si les égorgeurs de femmes sont sortis de leur tanière.
L'opinion publique est devenue coutumière des nouvelles de féminicide : « Weeeer, une femme a encore été tué » s'exclame un habitant de Yaoundé. Et cette fois, c’est dame Frida NDODEM, vétérinaire et conseillère municipale de son état, qui a été brutalement arrachée à la vie par son compagnon.
Pendant que les forces de l’ordre jouent à cache-cache avec le meurtrier dame Frida, la jeune Oscarine se faisait asperger d'acide par un homme puis meurt à l'hôpital de suite de ses blessures.
Alors que ces meurtriers ne cessent d'inventer des modus operandi, on se demande si la justice camerounaise est vraiment à la hauteur.
Un jugement récent a rendu un verdict qui ferait rire s’il ne faisait pas pleurer : 52 000 francs CFA d’amende et un sursis pour un homme reconnu coupable du meurtre de Diane Yangwo, sa propre épouse à qui il avait jugé devant Dieu et les hommes protection et bonheur.
Non ce n'est pas une blague mais c’est bien la valeur d'une vie humaine. Une somme que l'on débourserait pour acquérir un téléphone Android d’occasion au Marché Mokolo ou un sac de maïs à Maroua. La vie d’une femme vaut-elle si peu ?
La justice camerounaise semble offrir un forfait postpayé pour les bourreaux domestiques : « Boxez, fouettez, violez, tuez mais venez payer votre forfait plus tard ». Et pendant que le meurtrier de Frida cavale, on s’interroge : Pourquoi ce bougre s'enfuit-il ? Il peut se laisser attraper et il s'en sort en payant 52 000 FCFA.
L'urgence est à la prise en main véritable de la justice par les magistrats camerounais comme l'a signifié une note « du nouveau Garde des sots », ou plutôt Garde des seaux.
De son côté, le législateur camerounais ne devrait-il pas sortir de son long sommeil léthargique et proposer une loi plus dure ? Ah on oublie que le Parlement ne fait pas les lois au Cameroun, les meilleurs questions relèvent des Ordonnances présidentielles qui permettent de louer la magnanimité du Chef de l'État.