Partout où ils passent, certains Camerounais doivent toujours salir l'image du pays. Voici un cas qui va pénaliser de nombreux Camerounais à travers le monde entier.

Michel Manueli Likeng Mbappe, jeune Camerounais de 20 ans au CV judiciaire déjà plus fourni que celui d’un ministre délégué, a visiblement confondu le centre-ville de Montréal avec le décor d’un jeu vidéo. En octobre dernier, lui et deux complices auraient arrosé de 19 balles un immeuble abritant le cabinet d’un certain Me Benamor — un avocat tristement connu pour être propriétaire du bâtiment du Vieux-Montréal où sept personnes ont péri dans un incendie criminel en 2023. Visiblement, le karma en ville se règle désormais à la kalachnikov imaginaire.

Déjà bien connu des services de police avant ce tir groupé façon western urbain, Likeng Mbappe cumulait les trophées de délinquance : introduction par effraction, vol de véhicule, conduite dangereuse... Un palmarès qui, en mai 2024, avait convaincu l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) d’envisager son renvoi pour "grande criminalité". Sauf que, comme dans tout bon feuilleton administratif, la procédure a pris tellement de retard que le jeune homme a tranquillement fini sa peine… avant de repasser à l’action.

Re-belote donc en octobre 2024, où il est cueilli par la police dans une affaire de fusillade encore sous enquête. L’ASFC, réalisant que le patient était toujours dans la salle d’attente, confie son dossier à sa section immigration début 2025.

Lors de son audience du 15 avril dernier à la prison vêtu d’un pull gris de circonstance, Likeng Mbappe s’est montré aussi bavard qu’un muet professionnel… sauf lorsqu’il s’est mis à marmonner des auto-justifications en anglais, seul, pendant l’absence de la commissaire. Le type de plaidoyer silencieux qu’on retrouve dans les épisodes les plus tristes de Law & Order.

Verdict : expulsion actée. Mais attention, rien n’est simple. Tant qu’aucune décision n’est prise sur la fusillade, et tant qu’il n’a pas purgé une éventuelle nouvelle peine, il reste sur le territoire — et peut même contester son expulsion. Bref, un aller simple vers l’incertitude.