Le 1er mai, journée internationale du travail, s'est transformé en moment de tension à la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT). Selon plusieurs sources internes, le président Samuel Eto'o aurait menacé publiquement de licencier des employés qu'il soupçonne de divulguer des informations internes à la presse.

Contrairement aux années précédentes, les employés de la FECAFOOT ont vécu une fête du travail particulièrement morose. D'après nos informations, aucun salaire n'a été versé à la veille de la célébration, rompant avec une tradition bien établie avant l'arrivée de l'ancien international camerounais à la présidence de l'institution.

Les festivités, habituellement organisées dans un restaurant de la capitale, ont été déplacées au Centre technique de la FECAFOOT à Odza, avec un buffet et des boissons décrits comme "très limités" par les participants. Autre fait marquant : aucun cadeau traditionnel (pagne ou t-shirt) n'a été distribué aux employés, une première depuis au moins quinze ans.

Samuel Eto'o est bien apparu lors des célébrations, mais n'y a consacré qu'une brève parenthèse de 45 minutes avant de se rendre à l'hôpital général de Yaoundé pour y poursuivre les festivités avec le personnel soignant.

Avant son départ précipité, le président de la FECAFOOT aurait tenu des propos que plusieurs témoins qualifient de menaçants : "Je sais que c'est vous qui envoyez les informations à Boris Bertolt concernant tout ce qui se passe ici. Mais comme je suis un père de famille, je ne vous licencie pas maintenant, mais la prochaine fois je vais vous chasser. Je suis celui qui reçoit les coups en premier mais je reste debout. Moi je suis riche. En donnant les informations à Boris Bertolt c'est vous que ça décrédibilise et pas moi."

Cette ambiance tendue s'inscrit dans un contexte financier apparemment difficile pour la fédération. Selon des sources proches du dossier, l'absence de versement des salaires avant la fête serait directement liée à un manque de liquidités au sein de l'institution.

Cette situation contraste fortement avec l'image publique du président, ancien joueur de renommée internationale dont la fortune personnelle est estimée à plusieurs dizaines de millions d'euros, et qui n'a d'ailleurs pas manqué de rappeler sa situation financière confortable lors de son intervention.
L'ancien attaquant a quitté les lieux sans participer au repas préparé pour l'occasion, laissant les employés entre inquiétude pour leur avenir professionnel et déception face à cette célébration en demi-teinte.