Les journalistes Martinez Zogo et Jean Jacques Ola Bébé ont été tués l’un après l’autre dans des conditions presqu’identiques. Les deux (02) personnes ont été retrouvées mortes en l’espace de quelques jours, après qu’elles ont été préalablement filées, kidnappées et suffisamment bastonnées.
Pour le cas Martinez Zogo, plusieurs suspects ont été interpellés dans la foulée. Il y a entre autres le patron de la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE) Léopold Maxime Eko Eko et son bras droit Justin Danwe qui aurait conduit toute l’opération sur le terrain.
L’homme d’affaires Jean-Pierre Amougou Belinga a également été arrêté. Tout comme ses collaborateurs Bruno Bidjang et Raymond Etoundi Nsoe. Ces deux (02) derniers ont été récemment libérés tandis que Léopold Maxime Eko Eko et Jean-Pierre Amougou Belinga ont été déposés à la prison principale de Yaoundé.
Justin Danwe et les éléments de la DGRE à qui il a fait appel pour suivre, kidnapper et torturer le directeur général de la radio Amplitude FM Martinez Zogo, ont été eux envoyés dans une prison militaire compte tenu de leur fonction.
En revanche, en ce qui concerne l’homicide contre la personne du révérend père et animateur de radio Jean Jacques Ola Bébé, rien n’a fuité en termes d’enquête ou d’investigation pour retrouver les auteurs de ce crime odieux, malgré les confidences de sa femme qui a garanti que quelques jours avant la mort de son époux, il lui a dit qu’il était suivi et se sentait en danger.
Sur les réseaux sociaux, Jean Jacques Ola Bébé a pris le soin d’avertir l’opinion publique nationale et internationale. Le 23 janvier 2023 exactement, il a écrit un message en réponse à une publication du lanceur d’alertes Boris Bertolt. Celui-ci disait que le chef de la police et conseiller à la présidence du Cameroun Martin Mbarga Nguélé avait refusé d’apporter son aide à Martinez Zogo qui est finalement décédé.
Jean Jacques Ola Bébé a alors répondu que « les informateurs de la police et autres services de sécurité comprennent donc qu'ils ne sont pas en sécurité malgré les promesses de ces braqueurs de la fortune publique ».
En réalité, a-t-il ajouté, « moi-même révérend père Jean Jacques Ola Bébé, j'ai personnellement donné des informations pointues au directeur général à la sûreté nationale monsieur Martin Mbarga Nguélé qui m'a mis en contact dans son bureau avec un commissaire de son cabinet pour les opérations ».
Mais par la suite, « ses collaborateurs sont partis dealer avec les dealers. Lorsque j'ai dénoncé cela, ils ont commencé à me traquer dans toute la ville. Je crois que l'heure est arrivée pour que je sorte des éléments clairs sur cette histoire. Amen ». Quelques jours plus tard, il a été retrouvé mort.