De l’avis des élus locaux, les autorités administratives et essentiellement les préfets sont un obstacle à la décentralisation. Au niveau de la fonction publique locale, les sectoriels, a-t-on appris, prennent leurs directives au préfet et non au maire. C’est une question de système, confie le maire d’Eséka. Il ajoute que ce n’est pas une affaire de parti politique car les maires élus par les Rdpc vivent la même situation que ceux issus de l’opposition. En matière de santé par exemple, les responsables des structures sont plus disposées à travailler avec l’autorité administrative. C’est subsidiairement que les données sont mises à la disposition du maire car l’esprit de la loi 2019/024 portant code général des collectivités territoriales décentralisées du 24 décembre 2019 n’est pas encore intégré dans les mœurs des gouvernants et autres dirigeants. Les représentants de l’Etat central continuent de serrer des quatre fers pour maintenir à leur compte l’essentiel des prérogatives et reléguer de ce fait les élus locaux au second plan. Au moment où les maires se plaignent de percevoir moins de 5% de transfert de ressources financières sur les 15% prescrits par la loi, les maires sont obligés redoubler d’ingéniosité par face avec le peu de moyens aux différentes attributions que leur confère la loi. Bien plus, les élus locaux se plaignent d’être empêchés le plus souvent dans l’accomplissement de leurs tâches par le ministère chargé de la Décentralisation et du développement local qui, à chaque fois appelle ces derniers à surseoir à faire ceci ou cela tel que prescrit par la loi, dans l’attente d’un décret d’application. Ainsi va la décentralisation au Cameroun, au moment de l’obéissance à la loi qui l’encadre.