La quatrième assemblée générale ordinaire du Syndicat national des chercheurs du secteur public (Synac) s’est refermée vendredi 25 novembre dernier, sous une note d’inquiétude relative à la sempiternelle question du paiement immédiat de leur prime trimestrielle de modernisation de la recherche.
C’est avec Scepticisme que les chercheurs des instituts même les moins radieux avaient anticipé la quatrième Assemblée générale (Ag) ordinaire sur la participation de la recherche scientifique camerounaise dans la politique d’importsubstitution, contenue dans Stratégie nationale de développement 2020-2030 (Snd 30). Les précédentes ayant été aussi médiatisées que peu suivies d’effets concrets. Cette fois pourtant, les plus volontaristes avaient promis aux populations des décisions immanquables lors de cette réunion qualifiée de « dernière chance » avant l’irréparable. A la Camerounaise, ils avaient spécifiquement assuré que la localisation du ministère de le Recherche scientifique et de l’innovation (Minresi) du rendez-vous garantirait une prise en compte du ressenti particulier de la valorisation de l’industrie local. Les lampions se sont éteints et les citoyens du monde urbain semblent aussi « deçus en bien » que savent l’être ceux du monde rural regardant les conclusions de la quatrième Ag par le bout camerounais de la lorgnette qui brandissent une avancée censément historique : les quelques membres présents ont toujours réclamé le paiement immédiat de leur prime trimestrielle de modernisation de la recherche. Un malaise pas ressenti curieusement chez leurs collègues du ministère de l’Enseignement supérieur qui se la couler douce.
La politique d’import-substitution hypothéquée
Certes, cette annonce est historique, puisque la revendication datait d’une cinquantaine d’années. Et certes, particulièrempent vulnérables à la concurrence, innovation et autres défis de inventivité, les bénéficiaires présumés de la future prime contribuent plus à l’évolution des semences améliorées et à la technologie de pointe. Cette décision est donc moins un geste caritatif que le remboursement d’une « dette » , le Minresi étant toujours sommé de proscrire le statuquo dans lequel d’autres se sont pourtant vautrés… Bonne nouvelles pour les chercheurs des instituts, donc, mais le verre à moitié plein pourrait rester un verre à moitié vide, « l’Office national de la recherche scientifique et technique » n’ayant toujours pas tenue sa promesse : éviter la discrimination entre les chercheurs des instituts et ceux des universités. Engagement pris pourtant il y a cinquante sept ans. « Notre économie est fragile. Le Cameroun importe tout. Si on venait à fermer les frontières, les citoyens vont périr par milliers. Nous sommes donc content que le gouvernement ait choisi la politique d’import-substitution, mais une question demeure : est-ce qu’on a pris les bons outils pour implémenter cette vision ? Déjà à l’observation, le budget du Minresi est en diminution depuis 2020, année de mise en route de la Snd30. Les chercheurs sont négligés, les résultats des recherches pas exploitées… quel est ce pays qui vise une émergence sans innovation ? » , Déplore Dr Ngatchou, président sortant du bureau exécutif national du Synac. En en croire le Minresi via son secrétaire générale, cette situation pourrai s’améliorer dès janvier 2023. Ainsi, après Yaoundé, Douala pourrait accueillir en novembre 2023, la cinquième Ag qui pourrait encore ressembler à un cha-cha-cha : un pas en avant, un pas en arrière. Et pourtant, selon une pensée populaire, « affronter l’incendie serait plus judicieux qu’arroser telle ou telle case »