• Le Cameroun célèbre la Journée de l’unité
• Une décision officialisée plus tôt a plombé l’ambiance pour certains
• Des années difficiles sont à venir pour ce corps de métier
Le ministre de l’Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo et le ministre de la Fonction publique, Joseph LE ont demandé de mettre fin, à partir de 2023, à l’intégration automatique des enseignants formés à l’Ecole normale supérieure (ENS).
Autrement dit, après le concours pour l’accès à l’ENS pour la formation, les enseignants devront encore passer un concours organisé par le ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative (Minfopra) pour être intégrés. Le journaliste camerounais Riphin Ngoppe condamne vigoureusement cette décision.
Ils ont choisi le 20 mai, une date mémorable pour notre pays, pour assommer sur la tête de nombreux jeunes camerounais, cette information funeste, preuve s’il en était encore besoin, que nous sommes dans l’eau. L’enseignement restait encore l’une des poches d’accès direct à la fonction publique de manière automatique, même si on pouvait regretter que certains y allaient juste pour la recherche du matricule, mais beaucoup y allaient aussi par passion.
Pourquoi avoir vendu le rêve à ces milliers de jeunes en formation dans les différentes écoles supérieures de formation que ce soient général ou technique ? On se souvient encore de la tournée du ministre en charge de la Fonction publique Joseph LE qui, dans la tourmente de la résolution des crises OTS et OTA avaient fait des tournées dans ces différentes écoles pour vendre le nouveau projet que son ministère entendait faire pour améliorer les conditions d’intégration de ces nouvelles recrues.
Mais la désillusion vient de frapper fort. Cette décision qui ressemble à la balle du shérif que réservait le gouvernement aux enseignants arrive à un moment fatidique de l’histoire de notre pays, où nous célébrons les 50 ans de l’unité nationale de notre pays. Cette décision de par son timing est un infanticide que le gouvernement vient de commettre contre sa jeunesse. Une telle décision, aussi grave, qui arrive en pleine célébration du 20 mai nous fait juste savoir que nos dirigeants ne sont plus des êtres humains normalement constitués.
Malgré le recrutement direct, les enseignants vacataires constituaient déjà une part belle de l’effectif du corps enseignant dans nos établissements secondaires, qu’en sera-t-il maintenant en ce moment où l’intégration n’est plus directe ? Où les parents d’élèves, étaient devenus les pourvoyeurs financiers des vacataires ? Où la l’argent de l’APE est essentiellement absorbé par la masse salariale des vacataires ? Quel visage nous présentera l’école de demain au Cameroun ?
Nous ne voulons pas imaginer la chute drastique de la qualité de l’éducation, mais beaucoup plus, les tensions élevées dans le processus de recrutement qui se fera désormais selon les besoins du ministère des Enseignements secondaires.
Nous n’imaginons pas les mouvements d’humeur qui vont se créer ça et là pour dénoncer les irrégularités observées dans le processus de recrutement qui se fera désormais au prix des billets de banque. Bref, en prenant une telle décision aussi inhumaine et assassine la République du Cameroun vient de créer des problèmes qui seront lourdes de conséquences.
Surtout quand on sait que c’est cette intégration directe à la fonction publique qui constituait le stimulant principal de ces milliers de jeunes qui prenaient d’assaut les portes de l’enseignement.
Non à l’assassinat de l’éducation de la jeunesse sous le prétexte d’une vengeance contre l’une des grèves les plus stratégiques et intelligente du Cameroun (OTS, ATS).
Ah, qu’il est vrai que la vengeance est un plat qui se mange froid.