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Actualités of Friday, 8 April 2022

Source: L'Information N°042

EPERVIER : Paul Biya interpellé

Paul Biya est interpellé sur les cas de malversation Paul Biya est interpellé sur les cas de malversation

Le Journal l’information dans sa livraison N° 041 du 30 mars au 06 avril 2022 a interpellé le Chef de l’Etat camerounais Paul Biya sur les différents cas de malversations constatés dans le pays mais qui ne sont pas encore connus par l’Opération Epervier.


Assainissement de la gestion publique : Faites entrer l’épervier !


Deux mois après la Can de football 2021, le Cameroun s’apprête abriter dans les prochains jours celle des plus gros scandales financiers jamais connus au pays depuis ces trois derniers années. Olembegate, Covidgate, Computergate, PADgate… sont entre autres catégories dans lesquelles ceux qui se sont amusés avec la fortune publique, seront bientôt médaillés tel qu’annoncé le 31 décembre 2021 par le Président de la République.

« Tous ceux qui se rendent coupable de malversations financières ou d’enrichissement illicite en assumeront les conséquences devant les juridictions compétentes… ». C’est en ces termes que le Paul Biya a annoncé le retour de l’Opération Epervier. C’est également sans doute l’un des extraits du discours de fin d’année du Chef de l’Etat les plus mémorisés et les plus répétés en ce moment par le peuple camerounais qui a soit de justice à en croire les commentaires et autres débats qui animent les chaumières. Le Président de la République a promis la poursuite de la mise en œuvre du vaste programme de développement infrastructurel de l’ensemble du pays à travers d’importants investissements. Dans l’optique connue de permettre au pays d’atteindre l’émergence à l’horizon 2035, cette initiative va réduire la disparité infrastructurelle qui existe entre les régions camerounaises. Paul Biya semble avoir compris que cette vision de l’émergence du Cameroun ne sera possible qu’en assainissant la gestion des finances publics. C’est ce qui expliquerait cette mise en gade à l’endroit de ses collaborateurs. Au moment où les rideaux se referment sur la Can Total Energies 2021 qu’abritait le Cameroun et où le pays entend minimiser l’impact de la pandémie à coronavirus sur son économie, il est de bon ton de rappeler quelques scandales qui pourront intéresser le rapace. Si plusieurs chantiers routiers et d’importantes infrastructures ont été objets de détournements de budgets, les initiatives présidentielles, la luttes contre le Covid-19 , etc. ont contribué à la stagnation actuelle de la situation économique peu reluisante du pays.


Des responsables gouvernementaux testés positifs au Covidgate


C’est un rapport de la Chambres des Comptes ayant fuité sur les Deux mois après la Can de football 2021, le Cameroun s’apprête abriter dans les prochains jours celle des plus gros scandales financiers jamais connus au pays depuis ces trois derniers années. Olembegate, Covidgate, Computergate, PADgate… sont entre autres catégories dans lesquelles ceux qui se sont amusés avec la fortune publique, seront bientôt médaillés tel qu’annoncé le 31 décembre 2021 par le Président de la République. Assainissement de la gestion publique Serge Bertrand MBOLO Faites entrer l’épervier ! réseaux sociaux qui est venu confirmer les nombreuses rumeurs décriaient des manœuvres à forte odeur de scandale financier. Il y étaient révélé des dépassements de budget, des évasion des fonds et des prestataires douteux entre autres. Le document de de 32 pages qui contenait des dénonciations à donner le tournis, énumérait alors pêle-mêle les dysfonctionnements et les malversations dans la gestion des fonds dédiés à la lutte contre le Covid-19 au Cameroun. L’un des cas les plus déplorables est celui de l’aménagement des centres de mise en quarantaine. Le rapport révèle que des commandes et prestations fictives ont été enregistrées pour un montant équivalent à près de 134 millions de francs CFA. On constate que les critères de sélection des prestataires s’est avérée opaque. Aussi, les auditeurs ont jugé floues les conditions d’attributions des marchés. Toutes choses qui auraient conduit à la contractualisation de prestataires aux états de services douteux. Autres curiosité relevée par le document : alors que le gouvernement, à travers le ministère de la Recherche et de l’Innovation, avait annoncé qu’il avait la capacité de produire localement cinq millions de comprimés de chloroquine et cinq millions autres d’azythromycine, il s’avère que cette activité budgétisée à plus de 4 milliards de francs CFA a été exécutée par un fabricant indien, contrairement aux prescriptions du président de la République. Les comprimés fabriqués en Inde, ont malhonnêtement été conditionnés dès leur réception au Cameroun. Au final, ce rapport dont les camerounais espèrent voir les responsables des griefs qui y sont contenus rendre gorge, porte sur un montant global de 180 milliards de francs CFA. Les Ministères de la Santé Publique, de la Recherche Scientifique, du Commerce et une quinzaines d’autres départements ministériels et structures publiques devront donc s’expliquer sur la gestion des fonds alloués à la lutte contre le corona virus.


Les étudiants roulés dans le cloud des ordinateurs PBHEV


C’était pourtant une promesse formulée en 2016 Paul Biya qui s’engageait à distribuer gratuitement de janvier à juin 2018, 500 000 ordinateurs portables aux étudiants camerounais du public et du privé dans le cadre de son programme baptisé « Higher Education Vision ». Ce projet inspiré des initiatives similaires prospéré dans certains pays comme le Gabon, la Guinée et la Côte-d’Ivoire, l’opération, chiffrée à 75 milliards de FCFA, s’est très vite transformé en fiasco non sans, ridiculise le Président de la République et son gouvernement. Le don du Chef de l’Etat va se révéler être moins qu’un gadget, un cadeau empoisonné sinon sans véritable valeur pour les bénéficiaires. D’abord, les caractéristiques de ces machines flambant neufs, sortis des usines chinoises, se sont avérés inadaptés aux usages des étudiants camerounais. Avec une capacité de stockage très réduite au choix d’un disque dur SSD plutôt utile à l’amélioration de la puissance de la machine, est totalement inadéquate en ce qui concerne le stockage de fichiers dont les étudiants ont davantage besoin. Un manque que le directeur des systèmes d’information du ministère de l’Enseignement supérieur, Roger Atsa Etoundi et le ministre Jacques Fame Ndongo, vont tenter maladroitement de justifier par des arguments erronés tels que l’abonnement sur le cloud pour augmenter leur espace de stockage alors même que le pays compte parmi les derniers sur le plan de l’accessibilité à internet fixe et mobile. A peine reçus, les étudiants vont découvrir que les ordinateurs n’ont pas la licence pour la suite de logiciels Office 365 de Microsoft, censée être comprise dans la machine. Que dire des incohérences relevées au sujet coût réel des PBHev. Alors que le Ministre de l’Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo assurait en 26 décembre 2017 à la télévision nationale, que le prix de revient de l’unité était de 300 000 FCFA, son collègue de la Communication de l’époque, Issa Tchiroma Bakary avançait quelques jours plus tard sur son compte Twitter, que leur véritable valeur marchande était de 100 000 FCFA. Dans le même temps, sur le site de commerce en ligne Alibaba, on pouvait étonnement constater que ladite machine était vendue à 45 000 Fcfa. Un dossier qu’il semble important d’éclaircir.



De complexe sportif à stade d’Olembe ou le Cameroun à l’envers?

Au lieu de progresser, l’impression d’une régression du pays est celle qui se dégage des actes de ceuxlà même qui sont impliqués dans l’affaire que l’opinion à baptisé CovidGate. Sinon comment partir du Complexe dont la construction à hauteur de 163 milliards de FCFA avait été au centre des négociations entre le Cameroun et ses partenaires financiers au départ et le seul stade dans le Président de la République a été contraint de présider les cérémonies d’ouverture et de clôture de la 33e édition de la Coupe d’Afrique des Nations. C’est la signature par le Président de la République, d’un décret habilitant le ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat) à formaliser une nouvelle convention de prêt de 55,16 milliards de FCFA, pour « le financement du projet d’achèvement des travaux de construction » du Complexe sportif d’Olembe qui est venu mettre le feu aux poudre dans l’opinion qui commencé a dénoncer de potentiels détournements. Ce nouvel emprunt venait alors porter à plus de 218 milliards de FCFA le montant total des accords de financement obtenus pour cette infrastructure. On sait que le crédit de la banque nigériane UBA contracté en 2016 à hauteur de 24,5 milliards a été totalement débloqué selon les documents ayant motivés les dénonciations du député SDF, Jean Michel Nitcheu. Par contre il existe jusqu’à ce jour de zones d’ombre sur le sort du financement obtenu de la banque italienne Intesa San Paolo d’un montant de 138, 538 milliards : d’où la reddition des comptes adressée à un moment au Secrétaire Général de la Présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh qui pilotait la Task Force en charge du suivi de la préparation de la Can 2021. A ce jour, ni la piscine olympique, ni le centre commercial encore moins l’hôtel 5 étoiles ne sont visibles dans cette infrastructure qui devrait porter le nom de Paul Biya. On ne parle plus de gymnase , de terrains de tennis, handball et basket-ball, de musée et de salle de cinéma. Et ce même retard des travaux, certainement dû au détournement des fonds relatifs à la construction est de l’avis des observateurs à l’origine de la bousculade meurtrière qui a fait plusieurs victimes lors de la Can. Car arguent-ils, toutes les voies d’accès au stade ne sont pas prêtes, ce qui explique l’agglutinement à l’entrée sud de l’infrastructure. Pour en savoir d’avantage sur la gestion de cette autre affaire qui constitue un gros scandale financier, le rapace devra chercher les coupables parmi les responsables de la Présidence de la République, du Minepat, du Minfi, du Minsep,etc.

D’autres poches de corruption et de détournement

Ajouter à tout ceci, de nombreux autres projets de construction ou de réhabilitation d’infrastructures tardent à être livrés malgré leur financement parfois total. Par exemple, tout au long de l’exercice budgétaire 2017, le Fonds routier a effectué des paiements relatifs à la réalisation de 40 projets d’entretien routier dans 37 villes camerounaises, a-t-on appris au sortir d’une session du Conseil national de la route (Conaroute). Pourtant plusieurs d’entre ce projets restent en chantier et même abandonnés. Certaines entreprises lorsqu’elles ne sont pas de prête-noms se plaignent du noms paiement de leurs factures. D’autres, qui appartiennent à certaines pontes du régime abandonnent simplement les chantiers après avoir décaissé les fonds y relatifs. Il y a quelque temps, 122 entreprises en charge de la réalisation de certaines infrastructures telles que la construction des routes, écoles, forages, la réalisation des travaux d’éclairage public sur l’ensemble du territoire national ont été identifiées au ministère des Marchés publics (MINMAP) comme défaillantes. Mais au-delà de cette exclusion de la commande publique pour une période de deux ans à l’encontre entreprises dont certains marchés remontent aux exercices 2013 et 2014, il y a une nécessité d’y voir de près s’il n’y a pas des raisons de détournements ou de corruption à ce niveau et donc l’opération Epervier pourrait également s’y étendre.