Bamenda : des militaires camerounais accusés d’avoir braqué une station d’essence

• Le braquage a eu lieu le 26 janvier

• Les populations accusent l’armée

• Elles font des témoignages graves

Une scène surréaliste s'est produite mercredi 26 janvier 2022 aux alentours de 20H dans une station d'essence à Nkwen (département de Bamenda 3) dans la région du Nord-Ouest. Des hommes armés à bord de véhicules 4x4 ont ouvert le feu et emporté tout ce qu'ils pouvaient. Les populations qui ont assisté à la scène sont convaincues que ces braqueurs ne sont pas des leurs. Ils suspectent des militaires camerounais venus des régions francophones. Les confrères du site d’information Mimimefoinfo ont pu contacter quelques témoins.

« Ils sont venus dans un véhicule de la RAF4 qui ressemble à celui que les forces gouvernementales ont utilisé pour arrêter les jeunes garçons dans les quartiers, surtout la nuit. Leur pidgin non plus ne ressemblait pas à ce dont nous parlons ici, d'après toutes les indications, ils ne venaient pas de cette partie du pays », raconte un témoin. Une autre personne qui a également assisté au braquage rapporte des faits similaires.

« Ceux dans l'autre véhicule avec lequel ils sont venus étaient là avant que l'autre ne se rende à la station-service et ait commencé à tirer des coups de feu en l'air. Ils parlaient surtout français, certains achetaient même des articles à ces dames qui vendaient à St. Paul's Junction. Nous ne savions pas qu'il s'agissait de voleurs armés ».

Si les populations indexent les forces de l’ordre, c’est parce que durant l’attaque, elles ne sont pas intervenues. Et pourtant les témoins confirment les avoir contactées.

« Les hommes armés ont pris leur temps comme s'ils savaient que personne ne viendrait les chercher. Ils sont restés là pendant 30 minutes et plus, tirant des coups de feu en l'air, mais il n'y a eu aucune intervention des forces. Seuls les soldats du gouvernement peuvent avoir le courage de faire ce qu'ils ont fait. Il n'y a pas eu d'intervention des forces de l'ordre bien qu'elles aient été alertées. Ils ne sont pas venus et ne sont toujours pas venus », rapporte un témoin.