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Actualités of Jeudi, 4 Novembre 2021

Source: Essingan

I do so swear - la promesse désuète faite par Paul Biya il y a 39 ans

Paul Biya, le président camerounais play videoPaul Biya, le président camerounais

Tout commence le jeudi 04 novembre 1982 lorsque le président Ahmadou Babatoura Ahidjo, âgé de 58 ans, s’adresse à la nation pour annoncer sa démission pour des raisons de santé, à la surprise générale. Les populations n’en reviennent pas. Ahidjo a décidé de quitter le pouvoir après près de 24 ans de règne.

C’est lui qui avait proclamé l’indépendance du Cameroun, le 1er janvier 1960, alors qu’il est premier ministre, poste qu’il occupait depuis 1958. Dans son discours de circonstance, Ahidjo présente son successeur digne de confiance, le premier ministre Paul Biya, qui n’est autre que son dauphin constitutionnel. Ainsi, il exhorte tous les Camerounais à lui apporter le soutien nécessaire à l’accomplissement de sa mission.

Après l’annonce de cette surprenante démission qui fait d’ailleurs paniquer, certains membres influents du comité central de l’Union nationale camerounaise (Une), parmi lesquels le successeur du président démissionnaire, se rendent chez ce dernier pour lui suggérer de revenir sur sa démission. Ahidjo leur oppose un refus catégorique au motif que son état de santé est on ne peut plus préoccupant.

Il li est suggéré de conserver la présidence du parti unique, avec l’idée d’un bicéphalisme dans le système politique camerounais. Conscient de l’effet de panique que provoquerait cette nouvelle, Ahidjo s’était déjà résolu à procéder à la passation du pouvoir, de manière pacifique, 48 heures après l’annonce de sa démission.


Crise de succession
Le 06 novembre 1982, le nouveau président, Paul Biya, accède à la magistrature suprême, après la prestation de serment. Cette succession pacifique n’est pas appréciée par certains caciques de l’Unc. S’en suit alors une crise de succession présidentielle animée par ces derniers qui veulent à tout prix et à tous les prix l’instauration du bicéphalisme au sommet de l’État. En effet, ils veulent, commel’ex-président est resté à la tête de l’Unc, que le parti soit au-dessus de l’État. Par conséquent, Ahidjo devrait devenir le patron de Paul Biya, le président de la République et chef de l’État. La suite, on la connaît. Paul Biya ne cède aucune parcelle de son pouvoir présidentiel. Il surprend Ahidjo et ses courtisans qui finissent par le taxer de «fourbe» et d’«hypo-crite».

Dans sa première prestation de serment, le 06 novembre 1982 à l’Assembiée nationale, le nouvel «homme fort» s’adresse au peuple camerounais qui cherchait encore à comprendre l’évènement, qui selon lui, se produit au nom des exigences de la loi et du bon ordre des choses, et de la continuité de l’État». Paul Biya centre son action sur la démocratisation de la vie politique, la libéralisation sociale et économique, la rigueur dans la gestion, la moralisation des comportements et le renforcement de la coopération internationale. Il décide alors d’accélérer les réformes politiques pour engager résolument le Cameroun dans la voie de la modernisation, la démocratisation et la participation du plus grand nombre au processus de prise de décision. En mars 1985, lors du Congrès de l’Unc tenu à Bamenda, il réorganise les structures de ce parti laissé par Ahidjo pour créer le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc).

Un règne qui connaît des hauts et des bas, sans omettre les différentes péripéties. Au-delà de toutes les considérations, les Camerounais aspirent à l’amélioration de leurs conditions de vie, la consolidation de la paix, de la sauvegarde de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale, l’accélération de la marche vers l’émergence, au renforcement de l’innovation, l’accroissement du rôle des femmes et des jeunes.