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Actualités of Mardi, 2 Novembre 2021

Source: La Nouvelle Expression

CovidGate: voici comment la vaccination a sauvé les barons du régime Biya

'Le nouveau cheval de bataille est tout trouvé : la vaccination sous toutes ses formes' 'Le nouveau cheval de bataille est tout trouvé : la vaccination sous toutes ses formes'

Les autorités de Yaoundé, pressées par l’opinion publique et la presse sur la gestion mafieuse de l’argent du coronavirus, se sont désormais réfugiées dans une campagne battante de vaccination contre le coronavirus.

«Le nouveau cheval de bataille est tout trouvé : la vaccination sous toutes ses formes. Obligatoire ou volontaire»! C’est ainsi qu’un internaute s’est exclamé en rappelant avec quel dynamisme et quel entrain le gouvernement camerounais se déploie sur le terrain de la vaccination.

Comme s’il fallait faire oublier quelque chose. Il y a pourtant huit mois, en un temps record, trois institutions avaient été successivement saisies pour faire la lumière sur la gestion du volumineux pactole du covid-19. C’est le 15 décembre 2020 que l’opération est lancée par le ministre d’État secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh.

Parlant d’une «Mission spéciale d’audit des fonds relatifs à la lutte contre le Covid-19», il avait saisi le ministre des finances, Louis Paul Motaze : «j’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir débloquer et mettre à la disposition du Ministre délégué à la Présidence de la République chargé du contrôle supérieur de l’État, une dotation de 32 555000 (trente-deux millions cinq cent cinquante-cinq milles, ndlr) Fcfa destinée à la couverture des frais relatifs à la mission portée en objet».

La dotation de quelques 32 millions de Fcfa alloués aux enquêteurs du contrôle supérieur de l’État pour réaliser une telle mission avait déjà irrité beaucoup d’observateurs avertis des missions de cette institution d’État.

Et avait suscité moult interrogations dans l’opinion. Parce que ceux chargés de mener cette enquête étaient des fonctionnaires, dans leur rôle traditionnel. Alors que la mission du Consupe n’avait pas encore rendu sa copie, la Chambre des comptes de la Cour suprême était aussi engagée dans le même dossier. Un télescopage avait été évité, parce que le contrôle supérieur de l’État s’était limité au ministère de la santé, tandis que la Chambre des comptes avait cuisiné toutes les administrations impliquées dans la gestion de ce pactole. Une information que seuls détenaient les «initiés».

Les indiscrétions de la mission de la Chambre des comptes donnent une idée de la répartition de la manne du Fonds spécial : ministère de la Santé publique (45,63 milliards de Fcfa) ; ministère de l’Économie, de la planification et de l’aménagement du territoire, (26 milliards Fcfa), ministère des enseignements secondaires (7 milliards Fcf&), ministère de l’Éducation de base (6,5 milliards Fcfa), ministère de la Recherche scientifique et de l’innovation (6,1 milliards Fcfa), ministère de l’Eirseignement supérieur (6 milliards Fcfa), ministère de l’Agriculture et du développement rural (6 milliards Fcfa), ministère de la Défense (3,6 milliards Fcfa), Délégation générale à la sûreté nationale (3 milliards Fcfa), ministère de la décentralisation et du développement local (2,5 milliards Fcfa), ministère des Petites et moyennes entreprises, de l’économie sociale et de l’artisanat (2 milliards Fcfa), ministère des Pêches et des industries animales (2 milliards Fcfa), ministère du Tourisme et des Loisirs (1,7 milliard Fcfa)…

«Les autres administrations qui avaient bénéficié de la dotation spéciale se comportaient comme si la riposte contre la pandémie ne concernait que le seul ministre de la santé, Manaouda Malachie. Et lorsque le Minsanté, assailli de toutes parts, se démenait devant la presse et l’opinion pour expliquer la gestion du pactole, ils se frottent un peu les mains. Je pense que ces différents responsables sont vraiment en train de se mordre les lèvres,, avec le passage de la Chambre des comptes, et la nouvelle tournure que prend l’affaire», révélait une source introduite.

Selon toute vraisemblance, les premières informations parvenues au président de la République étaient accablantes. Sous les feux de l’action, le ministre d’État secrétaire général de la présidence de la République avait adressé au ministre de la justice garde des sceaux, sur instructions du président de la République, de «hautes directives».

L’orientation était même donnée, comme si les coupables étaient déjà connus: «j’ai l’honneur de vous répercuter les hautes directives du chef de l’État, prescrivant l’ouverture d’une enquête judiciaire contre les auteurs, coauteurs et complices des cas de malversations financières y relevés».

Selon les informations de La Nouvelle Expression, toutes les enquêtes sont presque bouclées. «Des responsables parmi les plus insoupçonnés sont mouillés jusqu’au cou dans ce scandale. Si le président de la République veut frapper tous les coupables, équitablement, c’est l’effondrement de son régime. Ne soyez pas surpris que le Covidgate ne devienne finalement qu’un écran de fumée», confie une source introduite.