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Actualités of Vendredi, 29 Octobre 2021

Source: www.bbc.com

L'eNaira, bitcoin, mobile money: quelle est la difference?

Il s'agit essentiellement d'une version numérique d'une monnaie papier de même valeur, le naira. Il s'agit essentiellement d'une version numérique d'une monnaie papier de même valeur, le naira.

Le Nigeria est le premier pays africain à lancer une monnaie numérique, appelée eNaira. Les monnaies numériques sont différentes des plateformes de finance mobile comme Orange Money ou M-Pesa. L'eNaira ne fonctionne pas non plus de la même manière que le bitcoin ou d'autres crypto-monnaies. Nous vous expliquons.

L'eNaira est-elle une crypto-monnaie ?

L'eNaira est un type de monnaie numérique connue sous le nom de "Monnaie Numérique de Banque Centrale", ou MNBC.

Il s'agit essentiellement d'une version numérique d'une monnaie papier de même valeur, le naira.

Cela signifie que l'eNaira fonctionne différemment des crypto-monnaies dont nous entendons parler, comme le Bitcoin ou le Dogecoin.

D'une part, l'eNaira est réglementée par la Banque centrale du Nigeria, qui contrôle sa valeur.

Bien que l'eNaira, comme le Bitcoin, fonctionne sur un grand livre blockchain - ce qui signifie que toutes les transactions et tous les enregistrements de propriété sont stockés dans une base de données informatique décentralisée - seule la Banque centrale du Nigeria peut frapper, émettre, distribuer ou détruire l'eNaira.

En revanche, la plupart des "monnaies" cryptographiques, comme le bitcoin, peuvent être créées par n'importe quel ordinateur, partout dans le monde, sur la base d'un algorithme.

En outre, l'eNaira n'offre pas l'anonymat comme la plupart des crypto-monnaies.

Les autorités nigérianes ne veulent pas que des crypto-monnaies non réglementées et décentralisées comme le bitcoin soient utilisées dans le pays.

En février, la Banque centrale a ordonné à toutes les banques et institutions financières agréées de fermer tous les comptes qui effectuent des transactions ou opèrent sur des échanges de crypto-monnaies.

Cependant, certains Nigérians utilisent encore ces crypto-monnaies pour des transactions à l'étranger.

En quoi cela diffère-t-il du mobile money ?

Le mobile money, ou l'argent mobile, n'est pas une monnaie. Il fonctionne comme un crédit pour une monnaie réelle, comme le CFA.

Vous connaissez peut-être les services de mobile money comme Orange Money, MTN Money, Wave, M-PESA, ou encore d'autres, et vous en avez peut-être utilisé un.

Avec l'argent mobile, les utilisateurs achètent du crédit - soit en espèces, soit avec un compte bancaire en ligne - qui est transféré sur le compte de leur téléphone portable. Ils envoient ensuite un code sur le compte du destinataire, qui peut être échangé contre des espèces.

Les services d'argent mobile sont généralement exploités par des sociétés de télécommunications, comme Orange, MTN, 9Mobile ou Globacom.

En revanche, l'eNaira est une monnaie, émise directement par la Banque centrale.

Elle ne fonctionne pas comme un crédit pour les Nairas mais a elle-même cours légal. Pour y accéder, les utilisateurs doivent convertir les Nairas en eNaira.

Une fois que les utilisateurs ont de l'eNaira dans leur portefeuille numérique, ils peuvent effectuer des transferts vers les portefeuilles d'eNaira d'autres personnes, payer des factures ou éventuellement reconvertir la monnaie électronique en espèces.

Alors que les services d'argent mobile peuvent être utilisés à partir de n'importe quel type de téléphone mobile, à condition qu'il ait un numéro de téléphone actif, il semble que les utilisateurs d'eNaira aient besoin d'un smartphone pour télécharger et utiliser le portefeuille numérique, du moins pour le moment.

Pourquoi utiliser ou non les monnaies numériques ?

Les monnaies numériques qui fonctionnent sur une blockchain sont considérées comme très sûres en raison de la nature décentralisée du système.

La technologie avancée de la blockchain rend difficile la falsification ou la duplication des registres de propriété numérique. En d'autres termes, il serait beaucoup plus difficile de les contrefaire.

Un autre argument en faveur des monnaies numériques est la rapidité, la simplicité et le caractère abordable des transactions.

Le fait que les utilisateurs n'aient pas besoin d'un intermédiaire comme une banque ou une autre société pour effectuer les transferts d'argent à leur place réduit le temps et les coûts.

Cela peut également faciliter les paiements transfrontaliers, notamment les envois de fonds.

Les monnaies numériques qui sont réglementées par les banques centrales n'aideront toutefois pas à résoudre les problèmes de taux de change.

Avant que d'autres crypto-monnaies comme le bitcoin ne soient effectivement interdites au Nigeria, de nombreuses personnes préféraient les utiliser car la valeur du naira s'affaiblissait.

L'eNaira est rattachée à la Naira au taux de change officiel, elle sera donc confrontée aux mêmes problèmes de pouvoir d'achat.

Les utilisateurs devront également renoncer à un certain degré de confidentialité afin d'utiliser l'eNaira.

En effet, ils devront fournir un numéro de vérification bancaire ou un numéro d'identification national pour accéder à la monnaie, ce qui permettra à la banque centrale de suivre leurs transactions.

Peut-on s'attendre à ce que d'autres pays africains lancent des monnaies numériques ?

La Banque centrale du Nigeria est la première en Afrique subsaharienne à lancer avec succès une monnaie numérique alimentée par la blockchain.

Le Ghana prévoit de lui emboîter le pas plus tard dans l'année avec l'e-Cedi.

En Afrique de l'Ouest francophone, la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) étudie toujours le concept des monnaies numériques par le biais de son Centre ouest-africain d'études et de formation bancaires (COFEB). Elle a organisé un atelier sur le sujet au début de l'année.