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Actualités of Mardi, 19 Octobre 2021

Source: Le Zénith

MINADER: le ministre Mbairobe condamné à payer près de 2 milliards aux pépiniéristes

Gabriel Mbairobe Gabriel Mbairobe

Alors que la campagne semencière 2021 a été lancée en avril, ce n’est que depuis le 30 septembre dernier, soit cinq mois plus tard, que le ministre de l’Agriculture et du Développement rural (Minader), Gabriel Mbairobe, a rendu publique la liste des producteurs de semences de maïs, de sorgho et de cacao, et les localités où sont disponibles les pépinières homologuées.

Un vrai scandale du point de vue des ingénieurs agronomes, qui expliquent que le temps technique des semis est largement dépassé. Plus grave, ces informations sur les distributeurs agréés de semences dites de qualité, attendues depuis plusieurs mois, sont mis à la disposition des agriculteurs à un mois de la fin de la grande saison de pluies et donc, du début de la grande saison sèche qui devrait aller de novembre 2021 à fin mars 2022.

Pour le cas spécifique du cacao, le Minader avait engagé les coopératives à produire de la pépinière sur 128 lots, pour un montant de 1,8 milliard Fcfa. Ces contrats s’inscrivaient dans le cadre du Projet d’appui au développement de la filière cacao (Pad-Cacao). Et selon les informations disponibles sur le site Internet de ce département ministériel, c’est environ 9 millions de plants certifiés qui ont été apprêtés.

L’État du Cameroun, qui a accumulé plusieurs années d’impayés auprès de 152 groupements d’initiative commune (Gic) partenaires dans le domaine, lesquels arriérés se chiffrent à plusieurs milliards de Fcfa, est donc condamné à payer 1,8 milliard Fcfa pour rien aux pépiniéristes pour le Compte ‘de la seule campagne semencière 2021.

Les techniciens d’agriculture expliquent, en effet, que très peu de plants de cacaoyers mis en terre au-delà du mois d’août ont la chance de survivre à la saison sèche, pour les champs ne disposant pas d’un système d’arrosage.

En clair, l’année 2021 sera presque nulle en termes d’aménagement de nouveaux champs cacaoyers, si l’on exclut les espacés aménagés grâce aux efforts de la Société de développement du cacao (Sodecao) ou encore ceux du projet « New Generation » porté par le Conseil interprofessionnel du cacao et du café (Cicc).

Étrange paradoxe pour un Cameroun dont l’objectif du gouvernement est d’atteindre une production cacaoyère de 640.000 tonnes à l’horizon 2025, contre 292 471 tonnes en 2021. Cette projection est contenue dans la Stratégie nationale de développement (SND-30), adopté en 2020 pour corriger l’échec du Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (Dsce), insuffisamment mis en œuvre entre 2010 et 2019.