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Actualités of Tuesday, 19 October 2021

Source: La Missive N° 280

Rdpc : bataille larvée préjudiciable entre élites

Jean Nkuete Jean Nkuete

Avec le récent renouvellement des organes de base de cette formation politique, on a mesuré l’ampleur des batailles de positionnement que se livrent les élites du parti au détriment de l’émergence d’un personnel politique neuf et adulé des populations. L’exemple le plus patent étant la survenance de violences inouïes ayant largement dépassé le cadre de ce parti qui a étalé aux yeux des Camerounais son ancrage dans la corruption que combat, pourtant, son champion, président national et chef de l’Etat Paul Biya.

On se serait attendu que cette élection interne clamât les dissensions profondes entre élites et leur permette enfin de parler de la même voix pour davantage de rayonnement du RDPC. Mais le croire c’était oublier la propension égocentrique caractérielle des têtes de proue de ce parti qui, sans être populaires dans leurs girons sociopolitiques respectifs, croient néanmoins y dicter leurs quatre volontés aux populations dont elles se servent généralement pour préserver privilèges et autres strapontins ministériels. Sinon comment comprendre qu’au mépris des dispositions édictées par le président national du RDPC en prélude auxdites élections, certaines élites aient cru passer outre pour, à défaut d’imposer des candidats, les faire littéralement élire par cooptation ?

A preuve, malgré le fait pour certains ministres et assimilés d’avoir essuyé de cinglants revers lors de la désignation des candidats du parti pour les municipales de 2020 avec le rejet de leurs poulains, ils aient récidivé en torpillant les opérations de renouvellement au travers de l’achat des consciences et pire une corruption à ciel ouvert pour placer des hommes-lige à la tête des sections RDPC. Une situation que n’entendaient malheureusement pas entériner les militants de la base au fait des manœuvres rédhibitoires des mentors de ceux des candidats parrainés ou poussés par des élites du reste honnies dans leurs propres sphères sociologiques.

Manipulation récurrente

En fait, ces militants par décret sont réguliers de manipulations serviles au point parfois d’instrumentaliser les Préfets et autre autorités administratives pour commettre des impairs et de s’exposer ainsi à la vindicte populaire comme ce fut notamment le cas du sous-préfet qui vit son domicile incendié. Devenues de fait des victimes expiatoires de militants désormais incapables de contenir de nombreuses frustrations, la violence s’invite en devenant le recours par excellence pour expier un ras-le-bol longtemps contenu et entretenu par de fallacieuses promesses de leurs élites.

Et quand bien même on leur doit l’affectation de certains projets de développement, ils ne sauraient en être les initiateurs, plus à celui-ci, il le fait généralement au détriment d’autres villages du Nkam, comme ce projet d’électrification villageoise qui a permis à Siga Bonjo de disposer d’une centrale solaire. Trainant autant de griefs, ils se devaient d’adopter un profil bas, mais imbus qu’ils sont de leur personne, ils ne voudraient rater aucune occasion pour se mettre au-devant de la scène, quitte à sacrifier au passage l’indispensable symbiose de groupe avec leurs pairs élites.

Pourtant, les populations placent en elles de nombreux espoirs qu’elles savent malheureusement voués à la non réalisation au su de leur égocentrisme plus proche du nombrilisme qu’autre chose. Sinon, comment comprendre cet entêtement à faire de leurs villages respectifs les centres des départements dont ils sont originaires qui ont une pléiade de villages plus pittoresques et attractifs les uns que les autres ? Ambitions exacerbées Fort de ce qui précède, il ne fait point de doute que les élites RDPC nourriraient simplement des ambitions exacerbées celles-là même qui justifient leurs courses effrénées aussi bien pour la chefferie traditionnelle que d’autres casquettes pour essayer d’étendre leur aura desservie par leur impopularité dans leurs girons sociologiques où on dit d’elles qu’ils voudrait simplement supplanter leurs illustres prédécesseurs et autres anonymes qui font pourtant la fierté de leurs départements respectifs. Mais s’y prenant plutôt mal, ils en sont plutôt à subir un effet boomerang au su des déculottées qu’elles n’ont de cesse de connaître depuis le changement de paradigme en cours au RDPC.

Du coup, on comprend qu’ils aient voulu faire du parti quelque tremplin inespéré devant tous leurs échecs itératifs. Et quand bien même elles réussirent la prouesse de se retrouver en marge des scandales de la République, elles savent pertinemment devoir répondre des accusations de leurs frères qui attendent toujours d’elles des gestes forts pour la promotion non plus du vivre-ensemble devenu leur panacée, mais plutôt du mieux-être, en œuvrant de quelque manière pour l’arasement vers le haut des mesures concrètes de lutte contre cette pandémie dont la mutation virale est annoncée plus mortelle encore.

Plus grave, on ne l’aura guère vu se mouiller lors de la dernière présidentielle en faveur du candidat naturel du parti quand bien même il pourra toujours arguer avoir été pris dans la spirale de la préparation des échéances qui interpellaient nos différentes sélections nationales. Or, rien n’est plus urgent quand vient l’heure pour les lieutenants du président national de cette formation politique à faire bloc pour le triomphe de leur champion.