Les bouteilles plastiques usagées, un calvaire pour le Cameroun

Les bouteilles plastiques usagées constituent un danger écologique au Cameroun. Depuis quelques années, elles jonchent les rues de Yaoundé, obstruent les caniveaux et occasionnent de graves inondations. Une situation préoccupante, à laquelle certaines associations ont trouvé une solution.

En ce mois de septembre, les habitants du quartier Biyem-Assi redoute le pire. Car la saison de pluie a commencé, il y a quelques jours. Julien Ngono, 26 ans, est un laveur de voiture. Il a installé sa petite entreprise près de la rivière Ossuigui. En plein début de pluie, il évalue déjà son manque à gagner. « En saison pluvieuse, nous n’avons malheureusement pas de clients ici à cause des inondations. » s’inquiète-t-il.

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Depuis quelques années, il a du mal à travailler particulièrement en saison pluvieuse à cause des inondations. Des inondations qui ont eu de graves répercussions sur son activité. « Les eaux de pluie ont englouti ma machine à pompe avec la quelle je lave les voitures » poursuit-il tout furieux. Depuis ce malheureux événement, il a pris des précautions particulières en saison pluvieuse pour ne plus connaitre le même sort. « Je dépose la nouvelle pompe dans le magasin de mon ami, qui est plus en hauteur que le mien. » conclut-il. Son histoire est similaire à celle de Madame Ayissi, la trentaine révolu cette mère de deux enfants vit aux abords la fameuse rivière depuis une dizaine d’années, elle a aussi subit, l’année dernière le diktat des inondations : « L’année dernier mon salon ainsi que les différentes pièces de la maison ont été inondés. Mes effets, ainsi que ceux des enfants ont été mouillés » raconte-t-elle. Une situation pénible, dont elle et les autres habitants du quartier de Biyem-Assi sont les seuls responsables.

Un désastre écologique

Il y a quelques années les populations vivant de part et d’autre de la fameuse rivière Ossuigui, au quartier Biyem-Assi ne connaissaient pas ce problème. Leur calvaire n’a commencé que depuis, qu’elles déversent les ordures dans la rivière. « À l’époque l’eau de cette rivière collait très bien et allait se déverser dans le fleuve Biyémé. Ce n’est plus le cas depuis que les populations y jettent leurs ordures. » Nous confie Jean Akondo, Chef du quartier de Biyemassi. À ce jour, la situation est alarmante. Car les ordures à l’occurrence, les bouteilles et les sachets en plastiques empêchent l’eau de ruissèlement de se frayer un chemin. Une situation qui inquiète le chef du quartier. Malgré les nombreuses campagnes de sensibilisations il n’a toujours pas atteints les résultats escomptés. « Nous sommes impuissants face à cela; les bouteilles en plastiques sont rentrées dans les mœurs des camerounais depuis quelques années. Les camerounais moyens préfèrent consommer de l’eau minérale depuis que l’eau distribuée par l’état est impropre à la consommation » constate-t-il. Résultat ces bouteilles d’eaux minérales et des boisions gazeuses comme, Coca cola, sprite, pamplemousse, sont jetées n’importe où en l’absence d’un mécanisme officiel de recyclage de ces bouteilles usagées. Face à cette situation des partenaires ont commencé à s’organiser pour changer la donne.

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Une guerre contre les bouteilles en plastique

Depuis son arrivée, il y a quelques mois à la tête de la mairie de Yaoundé VI, Yoki Onana mène une lutte acharnée contre les déchets plastiques. Pour lutter contre les inondations dans sa commune il a recruté plus des 300 jeunes pour désengorger le li de la rivière Ossuigui . Les bouteilles recueillies dans le cadre de cette opération vont servir à fabriquer des pavés écologiques. Lesquels serviront à aménager par la suite plusieurs routes de son arrondissement en piteux état. « Notre action est salutaire. Car elle nous permet d’éviter de jouer les médecins après la mort ». nous confie-t-il. La pluviométrie à Yaoundé la capitale politiques est très importante, 2 0000mm d’eau par an selon l’état camerounais. Le manque d’infrastructures d’assainissement occasionne des situations dramatiques : inondations et forte dégradation des conditions de vie en particulier en zone urbaine. En attaquant le mal à la racine, le maire de Yaoundé VI a voulu lutter contre les inondations et l’insalubrité que connaissent certains quartiers de son arrondissement.

Une seconde vie aux bouteilles plastiques usagées

Pour lutter contre la pollution et l’insalubrité dans la ville de Yaoundé, beaucoup d’association ou de particulier ont vu le jour. C’est particulièrement le cas de l’ancienne légende de football camerounais, Roger Milla. Grâce à sa fondation « Cœur d’Afrique », il transforme les bouteilles plastiques en pavé écologiques. Dans son unité de productions, plusieurs jeunes autrefois sans emploi fabriquent une variété de pavé écologiques .Le procéder de fabrication est simple : faire fondre dans une cuve à plus de 200 degrés les bouteilles plastiques usagées puis les mélangés avec du sable fin pour obtenir par la suite une pâte épaisse qui sera versée enfin dans un moule. Une meilleure manière de lutter contre la prolifération des bouteilles et sachets plastiques usagés qui sont souvent à l’origine des catastrophes naturelles.