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Actualités of Wednesday, 12 September 2018

Source: Detective Nº 1058

Etoudi 2018: les mesures spéciales d’Atanga Nji contre l’insécurité

La conférence des gouverneurs a eu lieu le 10 septembre dernier à Yaoundé La conférence des gouverneurs a eu lieu le 10 septembre dernier à Yaoundé

La première conférence semestrielle des gouverneurs de région ouverte le 10 septembre dernier à Yaoundé par Paul Atanga Nji, ministre de l’Administration territoriale, a tourné autour des mesures sécuritaires à mettre en place par les autorités administratives pour une élection sereine sur toute l’étendue du territoire.

Autorités administratives et sécurisation du processus électoral». C’est le thème central des travaux de la première conférence semestrielle des gouverneurs de région au titre de l’exercice 2018 tenue du 10 au 11 septembre à Yaoundé. Les travaux qui ont pour cadre la salle des délibérations du conseil de la Communauté urbaine de Yaoundé se tiennent en prélude à l’élection présidentielle du 7 octobre prochain au Cameroun. Occasion pour les dix gouverneurs de région de s’appesantir sur le rôle de l’autorité administrative.

avant, pendant et après cette importante échéance électorale et de faire également le point de la situation sécuritaire, politique, économique et socioculturelle du Cameroun durant les six derniers mois. Et c’est le lieu de souligner que cette conférence se tient sur très hautes instructions du président de la République qui a souhaité que le ministre de l’Administration territoriale (MINAT) remobilise ses troupes avant la tenue de l’élection présidentielle.

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Mesures spéciales

Point d’orgue de la cérémonie solennelle d’ouverture des travaux, le discours de circonstance du MINAT. D’entrée de jeu, Paul Atanga Nji invite les gouverneurs de région à veiller au respect des dispositions légales qui encadrent les activités des partis politiques. Mais également, celles des organisations non gouvernementales durant la période électorale.

L’autorité de l’Etat doit être appliquée et respectée par les acteurs politiques, a indiqué Paul Atanga Nji. Citant le chef de l’Etat Paul Biya, «agir autrement, c’est compromettre notre démocratie», a-t-il insisté. Le patron de la préfectorale a exhorté les gouverneurs à apporter le concours nécessaire à Elections Cameroon (ELECAM) en vue de l’organisation harmonieuse de la présidentielle. Même appel lancé en direction des forces de défense et de sécurité connues pour leur professionnalisme.
ELECAM est un organe indépendant, mais qui a besoin de l’appui de l’Etat pour la sécurisation du processus électoral, croit savoir Paul Atanga Nji.

Les travaux ouverts lundi dernier à l’hôtel de ville de Yaoundé ont surtout permis au ministre de l’Administration territoriale de rassurer les populations du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Ainsi, Paul Atanga Nji a annoncé des mesures exceptionnelles et appropriées prescrites par le chef de l’Etat. Il s’agit du déploiement conséquent des forces de défense et de sécurité dans les deux régions.

Objectif : l’encadrement sans faille de l’année scolaire en cours. Et la tenue du scrutin présidentiel dans les 360 arrondissements du Cameroun. Aussi, le chef de l’Etat at-il instruit de mettre les mécanismes nécessaires pour que le processus soit sécurisé notamment dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, et que même les candidats l’élection bénéficient de l’encadrement sécuritaire. A condition bien sûr que chaque candidat transmette à temps aux autorités administratives concernées leur programme de travail en fonction duquel les chefs-terre concernés vont mettre à leur disposition l’encadrement sécuritaire nécessaire pour un déploiement sans péril sur le terrain.

Crise anglophone

Abordant la question de la crise qui secoue les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest anglophone du pays, Paul Atanga Nji confesse à mots à peine voilés que la situation s’est sérieusement détériorée ces derniers mois avec une escalade meurtrière sans précédent.

Entre attaques, enlèvements et autres actes de sabotage des édifices publics, une centaine des éléments des forces de sécurité et de défense a perdu la vie. Ces actes criminels attribués à des activistes séparatistes visent également les élèves et les responsables d’établissement scolaire en cette période de rentrée scolaire. La crise a déjà entraîné le déplacement de plusieurs milliers de personnes. Aux grands maux, de grands remèdes. C’est tout le sens des mesures spéciales sus évoquées annoncées par Paul Atanga Nji dans ces deux régions du Cameroun, où le scrutin aura effectivement lieu, qu’il pleuve ou qu’il vente.

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«Les gouverneurs, les préfets, les sous-préfets, les forces de défense et de sécurité prendront des mesures exceptionnelles appropriées». Occasion pour le MINAT de réitérer à l’attention des fauteurs de trouble et autres terroristes qui sont en brousse et continuent à pérenniser le climat de haine et de peur, «qu’ils se tiennent tranquille, ils seront pourchassés jusqu’à leurs derniers retranchements. Il n’y aura pas de répit».

Aux yeux de Paul Atanga Nji, rien ne peut justifier les atrocités commises ici et là par les sécessionnistes, sous le regard amusé de certaines ONG internationales toujours promptes à tirer à boulet rouge sur le gouvernement. «Voilà les faits : on va dans des écoles, on prend des enfants de 15 à 18 ans qui sont molestés, battus, violés et gardés jusqu’à ce qu’on vienne payer des rançons pour les libérer ; les forces de défense sont attaquées, les enseignants sont attaqués». Des atrocités d’une extrême gravité qui ne sont pas pour autant justifiées en raison notamment des réponses apportées par le chef de l’Etat pour aux doléances des avocats et des enseignants grévistes.

Atrocités injustifiées

Le MINAT relate qu’au départ, il y a environ deux ans, un groupe d’avocats et certains syndicalistes des enseignants avaient formulé des doléances auprès du gouvernement. Ce à quoi le chef de l’Etat avait instruit l’ouverture d’un large cadre de dialogue profond et inclusif, non sans instruire le gouvernement de trouver des solutions idoines aux revendications fondées. Paul Atanga Nji croit d’ailleurs que le gouvernement est allé au-delà de ce que demandaient les avocats et les enseignants, convaincu de ce que le chef de l’Etat a même donné plus qu’il n’en fallait dans un souci d’apaisement.

En témoigne que le chef de l’Etat avait même ordonné l’arrêt des poursuites à l’encontre de plusieurs prévenus poursuivis pour divers actes de vandalisme en relation avec les grèves provoquées par les enseignants et les avocats.
«Malheureusement, les terroristes n’en démordent pas», déplore le ministre de l’Administration territoriale égrainant le long chapelet des atrocités planifiées par des Camerounais sans scrupule résidant à l’étranger, avec la complicité d’autres compatriotes au pays généralement drogués.

«Tôt ou tard, ils répondront de leurs forfaits devant les instances judiciaires compétentes», martèle Paul Atanga Nji qui, depuis le 2 mars 2018 qu’il a tient les rênes du très puissant ministère de l’Administration territoriale au Cameroun, ne s’était pas encore frotté à l’exercice de la conférence semestrielle des gouverneurs, dont la cérémonie d’ouverture s’est déroulée en présence de trois membres du gouvernement : Georges Elanga Obam, ministre de la Décentralisation et du développement local ; Yves Galax Etoga, secrétaire d’Etat à la défense (SED) chargé de la Gendarmerie et Martin Mbarga Nguélé, délégué général à la Sûreté nationale (DGSN).

Trois interventions importantes marquent ces assises de deux jours à l’hôtel de ville de Yaoundé. La présentation du SED et du DGSN portent sur la sécurisation de l’environnement pendant la présidentielle 2018. La communication du ministre de Georges Elanga Obam qui relève d’une autorisation spéciale du président de la République met l’accent sur les avancées enregistrées en matière de décentralisation.

Les gouverneurs rassurent

A moins d’un mois du scrutin, la majorité des gouverneurs à la conférence de Yaoundé assure que la situation sécuritaire dans les régions est stable. Dans la région de l’Extrême-Nord, Midjiyawa Bakari, annonce plus d’un millier d’inscrits. La distribution des cartes électorales est effective à hauteur de 95% pour plus de 4 000 bureaux de vote.

Des dispositions sont d’ailleurs prises pour leur sécurisation, avant, pendant et après l’élection présidentielle. «Par ailleurs, nous avions une vingtaine de bureaux de vote qui étaient dans les casernes. Mais nous les avons ressortis», relève le gouverneur de l’Extrême-Nord qui se félicite de la synergie d’actions entre ELECAM, les autorités administratives, les comités de vigilance et les forces de sécurité pour mener à bien cette élection. «Les populations qui ont jadis abandonné leur village, reviennent progressivement à la maison. Ce qui nous a permis de remettre les enfants à l’école. Aujourd’hui, la situation sécuritaire est sous contrôle».

Pour ce qui est de la région de l’Adamaoua, Kildadi Taguiéké Boukar se veut lui aussi rassurant : «La situation sociopolitique est sereine. Car, les étapes préparatoires à cette élection ont été respectées. Nous allons accompagner ELECAM. Tout est fin prêt. Pas d’inquiétude sur le plan sécuritaire».

Même son de cloche dans le Littoral, où le patron de la région, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, indique que tout va pour le mieux dans l’ensemble. «Nous conjuguons des efforts les uns et les autres pour atteindre le cap».