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Actualités of Vendredi, 20 Avril 2018

Source: Signatures n° 0089

Exploitation minière: Gbwaboubou suspend 04 entreprises minières à l’Est

Le ministre Ernest Gbwaboubou Le ministre Ernest Gbwaboubou

Il s’agit des sociétés Peace Mining, Lu et Lang, Hong Kong, Société camerounaise d’Exploitation minière (SCEM) qui sont som- mées de suspendre toutes leurs activités d’exploitation minière dans la région de l’Est et sur toute l’étendue du Cameroun.

La décision n’est certes pas encore officiellement formalisée. Mais le ministre en charge des Mines l’a clairement laissé entendre lors de sa visite au village Longa Mali, situé dans l’arrondissement de Bétaré-Oya, dans la région de l’Est, le mardi 09 avril 2018. Les sociétés Peace Mining, Lu et Lang, Hong Kong, Société camerounaise d’Exploitation minière (SCEM) sont som- mées de suspendre toutes leurs activités d’exploitation minière dans la région de l’Est et sur toute l’étendue du Cameroun.

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Ernest Gbwaboubou a même indiqué aux autorités locales, particulièrement au sous- préfet de la localité de veiller au respect des décisions prises au cours de cette visite. « L’entreprise Hong Kong est sommée de partir dès le 10 avril 2018, elle n’a pas l’autorisation d’exploiter. Quant à Metallicon, cela fait six à sept mois que l’on a fermé la société pour non réhabilitation des sites détruits par l’activité minière. Nous allons aussi fermer Peace Mining qui exploite illégalement avec les documents de Caminco », a formellement indiqué le minis- tre, comme le rapporte Forêt et développe- ment rural (FODER).

En ce qui concerne la SCEM appartenant au député RDPC Ali Bachir, le MINMIDT après avoir demandé aux responsables de la société les papiers qui leur donnaient l’auto- risation d’exploiter, ces derniers ont plutôt souligné qu’ils n’avaient qu’une autorisa- tion d’exploration. « Et qu’est-ce que vous faites dans l’exploitation ! », s’est indigné Ernest Gbwaboubou. Avant de trancher : « Vous allez arrêter tous travaux. Ali Bachir, c’est un député et on va lui écrire pour lui dire pour- quoi on a demandé à son entreprise d’arrêter toute exploitation minière ».
Quant-à l’entre- prise Lu et Lang, le ministre a révélé aux communautés que cette entreprise Lu et Lang devrait suspendre toute exploitation sur son site à Longa Mali. Cette décision prise séance tenante lors de la réunion, sur- vient à un moment où cette entreprise avait été impliquée dans plusieurs drames. En effet, en novembre 2017, un employé de cette société après avoir abattu avec une arme à feu un artisan minier de Longa Mali, avait été tué par la population. Les employés de la société chinoise se disaient propriétaires de l’espace où travaillaient les artisans miniers, sans toutefois présenter les papiers.

L’altercation par des coups de feu avait fait deux morts (un côté camerounais et un côté chinois). La responsable de cette entreprise, Mme Lu- interpellée, avait été sans justification relâchée quelques jours après ce drame. Rien n’a filtré sur les raisons de sa libération.

Ensuite, en décembre 2017, dans l’un des sites miniers ouverts et non réhabilités de la même société chinoise située au village Ngoe Ngoe, neuf personnes avaient été tuées lors d’un éboulement. Bien avant ce drame, des corps de quatre artisans miniers en état de putréfaction du village Ngoe Ngoe, avaient été trouvés ensevelis dans un trou minier appartenant à ladite société chi- noise. Il faut préciser que sur le chantier minier basé à Ngoe Ngoe, en plus des trous ouverts et abandonnés, la société a bloqué la circulation d’un cours d’eau avec de la boue provenant du lavage d’eau. Le fleuve « bâton » ne circule plus et plusieurs animaux ont déjà trouvé la mort dans ce cours d’eau envahi par la boue. L’on parle même d’en- fants morts dans ce fleuve désormais obs- trué par la boue d’or déversée par la société Lu et Lang.

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Ernest Gbwaboubou après avoir annoncé ces suspensions, a rappelé aux exploitants miniers que « dans le cadre des réformes en cours dans le secteur minier, le désordre ne sera plus toléré. Ceux des opérateurs exerçant avec des documents d’emprunt ou loués seront pure- ment et simplement chassés ou traduits en jus- tice ». Le ministre a également déploré l’ab- sence de dialogue qu’entretiennent les entreprises minières chinoises avec les auto- rités et les communautés.

Il a donc instruit le sous-préfet à mettre sur pied un cadre de concertation multi-acteur. « Le sous-préfet doit instituer une réunion mensuelle avec les autorités traditionnelles, les représentants des artisans, les communautés et les responsables des sociétés minières. Ces sociétés doivent être contraintes par écrit. Ces réunions vont se tenir sous-réserve de la situation des entreprises minières chinoises », a-t-il indiqué.