Vous-êtes ici: AccueilActualités2018 04 05Article 436773

Infos Business of Thursday, 5 April 2018

Source: camer.be

Le tabagisme absorbe 2% du produit intérieur brut au Cameroun

photo utilisée à titre d'illustration photo utilisée à titre d'illustration

Quel est le coût économique du tabagisme au Cameroun ?

Au Cameroun, chaque fumeur dépense en moyenne 4691 F par mois, pour acheter des cigarettes manufacturées. Ce qui correspond à 8,9% du produit intérieur brut (PIB) mensuel par habitant selon l’enquête Global Adult Tobacco Survey (GATS), réalisée en 2013 par l’Institut national de la statistique (INS), avec le concours du ministère de la Santé publique et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Le montant moyen consacré à 20 cigarettes est de 436 F. Tous pays confondus, l’OMS évalue ces dépenses à un milliard de dollars soit plus de 531,3 milliards de F par an. Selon ce travail, le coût total du tabagisme s’élèverait à 1436 milliards de dollars soit 763 296 milliards de F dans le monde, dont 40% à la charge des pays en développement. Le tabagisme absorbe 2% du produit intérieur brut (PIB).

En quoi la consommation du tabac est un vecteur de pauvreté pour les familles camerounaises et un obstacle au développement du pays ?

La consommation de tabac détourne une partie des revenus des particuliers des autres secteurs de consommation comme l’éducation ou l’alimentation. Quand un fumeur arrête de fumer, les revenus économisés ont un impact sur les autres postes de dépenses (loisirs, sport, nourriture…). Or, ces postes sont en majorité plus créateurs d’emplois que le tabac. De plus, 50% des fumeurs à long terme paient au prix de leur vie la consommation du tabac.
Le tabac constitue également un frein au développement de nombreux pays. Des économistes ont démontré que la réduction du tabagisme est bénéfique au développement économique et à l’emploi. Quant à l’industrie du tabac, elle ne crée plus d’emplois. Ces dernières décennies, elle a réduit de plus de 2/3 son personnel en rationalisant sa production.

Où en êtes-vous avec le plaidoyer mené pour l’adoption de la loi nationale anti-tabac ?

Il faut préciser qu’en 2006, le Cameroun a ratifié la convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac (CCLAT). Il est question de transposer les principales dispositions de ce premier traité international dans une réglementation nationale. Un avant-projet de loi a été initié par le ministère de la Santé publique assisté par la société civile.

Il prend en compte toutes les dispositions de la CCLAT, notamment la protection contre la fumée du tabac avec l’interdiction de fumer dans les lieux publics, le marquage sanitaire graphique des emballages des produits du tabac, l’interdiction globale de la publicité, la non-ingérence de l’industrie, l’augmentation progressive des taxes, etc.

Ce projet est dans le circuit administratif. Nous avons pris un peu d’avance en faisant le plaidoyer auprès des parlementaires pour le vote dudit projet. En attendant, des résultats intéressants sont enregistrés sur le terrain, notamment l’arrêté conjoint Minsanté-Mincommerce imposant le marquage sanitaire des emballages, dès janvier 2019. Nous nous attelons aussi à faire des établissements scolaires des espaces sans fumée.