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Actualités of Lundi, 29 Janvier 2018

Source: cameroon-info.net

Sérail: comment Biya a humilié ses collaborateurs dans l’affaire Nganang

Patrice Nganang a été expulsé après sa libération Patrice Nganang a été expulsé après sa libération

Le conseil de l’écrivain a raconté le 28 Janvier 2018 sur Equinoxe Télévision comment il l’a retrouvé après son arrestation à Douala début décembre 2017.

Les révélations sur l’arrestation et l’incarcération de l’écrivain Patrice Nganang continue d’être délivrées. Cette fois-ci c’est son conseil Me Emmanuel Simh qui a délié sa langue. L’avocat s’est exprimé le 28 janvier 2018 au cours du programme « dimanche avec vous » diffusé sur Equinoxe télévision.

Celui qui est aussi dirigeant du parti politique MRC a raconté comment, contacté par Mathieu Youbi, Bergeline Domou et Moussa Njoya, il s’est mis à la recherché du lieu de détention de Patrice Nganang. Il a rapporté que c’est pour cet investissement que Patrice Nganang a décidé que ce serait lui qui le défendrait.

Le juriste pense que l’écrivain d’origine camerounaise n’avait pas sa place derrière les barreaux. « Je pense qu’on n’aurait jamais dû arrêter Patrice Nganang. Nganang écrit dans un post Facebook que s’il est devant le président de la République, s’il a une arme, si son arme n’est pas très vieille… Il va lui tirer une balle en plein front. Il y a beaucoup de conditionnalités. Quand je lis ça je vois un homme qui est exaspéré. Simplement ! »

Me Emmanuel Simh croit que l’ accusation de menace et d’outrage au chef de l’Etat ne pouvait pas tenir sur le plan juridique. Il argumente avec des exemples concrets.

« Parce que Nganang évidemment ne peut pas être en face du président de la République. C’est le président du Cameroun ! Il ne peut pas être en face de lui ! Qui plus est armé. Ce n’est pas possible ! Nganang dit une chose qui est absolument pour moi un phantasme. Et je dis que le phantasme n’est pas pour moi une faute pénale ! Qu’on s’entende ! Si je dis de ce studio que ce soir à 20 heures si je croise le pape François sur ma route je le gifle si vous m’arrêtez vous n’avez pas compris qu’en fait je dis une chose impossible ! Or à mon sens Nganang avait mis dans son post tellement de conditionnel que cela n’était pas possible. Or on l’arrête parce qu’on dit qu’il a outragé le président et l’outrage au président veut dire quoi ? Ça veut dire qu’il l’a outragé en le menaçant. Pour que la menace soit finalement poursuivie il faut qu’elle soit une menace plausible. Si un enfant de deux ans menace de taper son père qui a 25 ans, on ne lui faut rien, on rigole et on passe ! C’est une menace impossible ».

Emmanuel Simh dénonce initiative de quelques responsables qui a mal tourné. « Ceux qui l’ont arrêté n’ont pas le sens de l’humour. C’est du zèle inutile. Ils veulent montrer à Paul Biya qu’ils l’aiment beaucoup. Biya a désavoué ces gens », réagit-il, ajoutant que les choses n’ont pas été fautes dans le respect des règles juridiques.

Il déclare ainsi que Patrice Nganang n’a été notifié ni de sa garde à vue ni des faits qui lui étaient reprochés. Et ajoute que c’est Paul Biya qui a demandé aux geôliers de l’écrivain d’enlever ce motif de menace et d’outrage en faisant valoir que Nganang ne représentait pas un danger pour lui.