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Infos Sports of Wednesday, 24 January 2018

Source: camer.be

Les obsèques de Benjamin Massing perturbées pour une histoire de cercueil

Aux anciennes gloires, la patrie est-elle ingrate? Aux anciennes gloires, la patrie est-elle ingrate?

L’ancien défenseur des Lions indomptables n’était pas prophète chez lui. Après son décès subit dans la nuit du 09 au 10 décembre 2017, les autorités sont restées muettes. Pas de communiqués officiels, ni du ministère des Sports et de l’Education physique (MINSEP), ni de la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT).

Et encore moins du comité national olympique et sportif du Cameroun (CNOSC). Pourtant, un hommage vibrant lui sera rendu, depuis Buenos Aires en Argentine, par la super star du football mondial, Diego Maradona.

« Je veux me souvenir du défunt Benjamin Massing. Nous étions rivaux au début de l’Italie 90. Derrière chaque joueur de football, il y a un homme et une famille. Mes respects pour eux », a écrit l’argentin sur sa page Facebook. Un message qui démontre que l’ancien joueur de Naples a du respect pour le défunt. Les passionnés du football se souviennent en effet du match d’ouverture du mondial 90 remporté (1-0) par le Cameroun devant l’Argentine, championne du monde en titre, au stade de San Siro à Milan.


Décédé à l’âge de 55 ans dans son domicile à Edéa, chef-lieu du département de la Sanaga- Maritime, dans la Région du Littoral, Massing a eu droit à d’autres éloges étrangers. Claude Le Roy, ancien sélectionneur des Lions indomptables d’Afrique en 1988 au Maroc s’est montré très ému sur les antennes de Radio France internationale (RFI).

« Benjamin, c’était un bon géant avec un coeur énorme, des qualités athlétiques, une puissance phénoménale, un immense sourire… C’était un joueur du pays bassa, où les gens ont un caractère bien trempé. On les appelle les Bretons du Cameroun. Ça me parle à moi, qui suis Breton… », a déclaré le technicien français.


Des témoignages qui contrastent avec le silence assourdissant observé à Yaoundé. La finale de la 58è édition de la Coupe du Cameroun jouée le 10 décembre 2017 au stade Ahmadou Ahidjo était l’occasion idoine pour rendre hommage à ce héros de la campagne d’Italie 90, quand le Cameroun, après une victoire d’entrée sur l’Argentine, championne du monde en titre, avait créé la sensation en devenant la première équipe africaine à atteindre les quarts de finale d’une Coupe du monde de football. Et pourtant, la jeunesse sportive n’a pas observé de minute de silence.

Dans un environnement marqué par l’absence des messages de condoléances sur banderoles ou des effigies de l’ex défenseur d’US Créteil en France. Egalement, il y a lieu de déplorer la polémique née le 18 janvier dernier, lors de la levée du corps à la morgue d’Alucam, à Edéa.

Comme dans une scène théâtrale, Roger Milla, Ambassadeur itinérant et conseiller du président de la République en matière du sport, n’a pas apprécié que ce soit les athlètes d’une autre discipline sportive qui transportent la dépouille. « Je suis choqué parce que ce n’est pas acceptable. Les judokas, les handballeurs par exemple n’accepteront jamais que les footballeurs portent le corps d’un des leurs décédés », a déclaré en colère le « vieux Lion ».

Attitude que ne partage pas Michel Kaham, lui aussi ancienne gloire du football et membre du staff technique des Lions indomptables à la Coupe du monde Italie 90. « Dans toute chose, il y a une organisation. La famille de Massing sait pourquoi elle a organisé les choses ainsi. En ce moment, vous savez, je n’aime pas faire la polémique. Ils ont choisi de faire ainsi, mais nous les footballeurs, nous avons aussi porté le cercueil en faisant une procession de l’entrée du stade municipal d’Edéa jusqu’à l’intérieur du stade où avait lieu la veillée. Donc, ça ne sert à rien de faire la polémique ». Décédé subitement le 09 décembre 2017 à l’âge de 55 ans, Benjamin Massing a été inhumé le 20 janvier 2018 à Songbegue, son village natal.