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Actualités of Saturday, 20 January 2018

Source: cameroonweb.com

Incendies des maisons à Kwa Kwa: une vieille de 96 ans brûlée vive par les militaires

La localité a été le théatre d'affrontements sanglants entre militaires et forces de l'ordre play videoLa localité a été le théatre d'affrontements sanglants entre militaires et forces de l'ordre

La guerre lancée contre les sécessionnistes par le président Paul Biya ne cesse d'envenimer la situation socio-politique au Cameroun. Plus d'un mois que ces combats sans pitié durent et les conséquences sont aussi énormes en pertes en vies humaines du côté civil comme militaire et en biens matériels.

Des habitants des villages des zones anglophones accusent l'armée d'appliquer la loi Talion dans leurs localités.

Ils commettraient les mêmes exactions que les présumés sécessionnistes. Ils brûleraient des maisons et tortueraient les jeunes hommes. C'est dans leur méfaits, qu'une vieille dame de 96 ans ait été brûlé vive. Elle s'appelle Mami APIH et réside à Kwa-Kwa dans la Région du Sud-ouest. Plus rien ne reste sur sa propriété.

Ses proches sont inconsolables à sa découverte de son corps complètement calciné.


Selon la population, des éléments des forces de sécurité se sont vengés, ont surgi dans la nuit, tiré en l’air, brûlé des habitations, humilié des habitants. « Je n’ai plus rien à perdre. Où irais-je à mon âge ? », lâche James Ojong, qui erre avec son chien dans les rues désertes, bordées de maisons calcinées – dont la sienne.



Il n’a que 58 ans mais des traits de vieil homme, usé par une vie de travail dans les champs. Son existence a brutalement basculé le 18 décembre. « Ils m’ont fait sortir de chez moi avec ma famille et ont mis le feu. J’ai mis toute ma vie à construire ma maison et voilà, tout est détruit. Qu’ils me tuent s’ils le veulent », soupire-t-il.

Pour rencontrer les jeunes de Kembong et des environs, il faut aller au Nigeria, où ils s’entassent dans des maisons de fortune disséminées dans l’Etat frontalier de Cross River. A 90 km de pistes et de chemins de forêt, de l’autre côté de la rivière Manyu, des milliers de réfugiés du Cameroun anglophone déambulent dans les faubourgs d’Ikom, grande ville animée par les commerçants transfrontaliers – et, dès la nuit tombée, par des bandes de gamins armés. Il y a là des éclopés, blessés par balles, des vieillards, pour certains aveugles, et des milliers de jeunes qui affirment être devenus la cible des forces de sécurité camerounaises.