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Actualités of Saturday, 13 January 2018

Source: www.camerounweb.com

Témoignage d’un prêtre-photographe sur l’assassinat de Mgr Bala

La cause officielle du décès serait le suicide selon les autorités camerounaises La cause officielle du décès serait le suicide selon les autorités camerounaises

En attendant sa sortie officielle prévue en février prochain, l’ouvrage de l’écrivain camerounais Vincent Ssthène Fouda sur Mgr Benoît Bala continue de livrer des secrets sur les conditions du décès de l’évêque dont la mort a ému tout le Cameroun en juin 2017.

Voici un extrait de l’ouvrage :

(...)La police et la gendarmerie camerounaise devront donc se battre contre ces mots simples et combien vrais de Joseph Akonga Essomba. Lazare Edingélé qui a travaillé trente et un an dans la gendarmerie nationale et aujourd’hui retraité à Bafia est chargé de montrer aux médias le visage émacié de l’évêque et n’hésite pas à affirmer ainsi que l’écrit Le Monde (Afrique) du 17 07 2017 que « tout serait parti de la mort de l’abbé Armel Collins Ndjama, recteur du petit séminaire Saint-André de Bafia, survenu dans la nuit du 9 au 10 mai 2017 des suite d’une courte maladie non dévoilée. Et de poursuivre : « C’était son bras droit, son homme à tout faire, son confident. Il était comme son fils. Son corps a été découvert le jour de l’anniversaire de Mgr Bala. L’évêque a craqué. »

Le pont de l’Enfance est à 40 km de Bafia, c’est donc là que Mgr Bala a choisi de se donner la mort, à la sortie de son diocèse, à la limite avec le diocèse d’Obala, à la sortie de l’archidiocèse de Yaoundé dont il est originaire. Les diseurs de conte trouveront certainement un jour un lien entre ces trois lieux regroupés en une, mais la logique est certainement le dernier refuge des gens sans imagination comme disait Oscar Wilde.

Pour renforcer la thèse du suicide, un autre, comme vous et moi, un cameraman, Jules Nsock, comme on en voit beaucoup dans nos rues et avenues, tenez à l’avenue Kennedy ou à l’avenue des Banques juste sur le flanc droit de l’ancien immeuble de l’Hôtel de Ville à Yaoundé en venant du ministère de la communication.

Mais Jules Nsock fait des vidéos pour le diocèse, celui de Bafia plus précisément. Il affirme donc pour le Monde que « Mgr avait vraiment changé, il avait maigri. Il était vraiment abattu. Il n’a même pas assisté aux funérailles. »

Les fils de ce monde sont vraiment plus intelligents que les fils de lumière car c’est cette dernière assertion avec image à l’appui, lesquelles images il présente au journaliste du Monde, qui retient notre attention. Ainsi donc, Mgr Bala aurait délégué un prêtre, un autre évêque pour présider les obsèques du recteur du séminaire saint-André ? Son séminaire ? C’est possible, mais qu’il aurait été absent ? Voilà qui est bien curieux.

Pour avoir le cœur net je fais appel à un de mes anciens camarades du dit établissement de formation de prêtres, le Père Remy Ngomo Ngomo missionnaire Salésien en poste au Tchad. C’est un amoureux de la photo, il fixe le temps et l’espace souvent sans aucune importance pour lui. Ses images nous sont précieuses pour verser dans ce que les scientifiques appellent les visual studies et dans le sous-groupe dit de la photo-elicitation interwiew qui est une méthode pertinente et efficace pour faire émerger une parole habitante éclairant un questionnement scientifique.

Dans ce pays où les populations sont traumatisées par le règne des indiques supposés ou vrais, le questionnement de la photo est le moyen de favoriser l’émergence d’une parole muette, une réflexivité habitante. La photographie du Père Remy Ngomo Ngomo lors des obsèques du père Armel Njama qui ne saurait être remise en cause ni en question ici ne constitue cependant qu’un prétexte pour nous en vue de démasquer le mensonge construit de manière institutionnelle avec l’utilisation des hommes ordinaires, ici un cameraman qui prend le visage de désinformateur afin de crédibiliser une thèse qu’on veut faire avaler à tout un peuple en désarrois.