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Infos Sports of Thursday, 21 December 2017

Source: journalducameroun.com

Le monde se demande s’il n’y a que des pygmées mentaux au Cameroun- Bell

Joeseph Antoine Bell s'est entretnu avec le Comité de normalisation Joeseph Antoine Bell s'est entretnu avec le Comité de normalisation

Après son entretien avec le Comité de normalisation pour l’amélioration du football camerounais, le président du club Bandjoun FC s’est ouvert à la presse.

Quelle appréciation faites-vous de la démarche du Comité de normalisation?

Je trouve que c’est une démarche plutôt intelligente et efficace. Après tout, les membres du Comité de normalisation n’étaient pas intéressés par le football avant qu’on les y amène. Regarder un match de football n’est pas le diriger. C’est donc forcément intelligent de leur part de recueillir les points de vue des uns et des autres.

Ils sont assez qualifiés pour juger par la suite. Contrairement à ce qu’on pense, il n’y a pas une multitude de chemins de la vérité. Donc, je pense qu’ils sauront trouver la vérité dans ce que les uns et les autres diront. Notre football, comme notre pays dans son ensemble, a besoin de calme et de sérénité. Je rêve d’un football où les gens se parlent, où personne n’est exclu, où tout le monde ne fait pas tout.

Pensez-vous que vos responsabilités au niveau de la FIFA pourront apporter un plus au niveau de l’organisation du football au Cameroun?

Nous avons la particularité de laisser que d’autres nous indique le chemin, même quand nous le connaissons. Si cela peut aider pourquoi pas? Mais, il faut remarquer que malheureusement pour moi, le Chef de l’Etat m’a nommé dans le COMIP-CAN (Comité de préparation des CAN 2016 et 2019) et cela n’a été une indication pour personne.

Aujourd’hui, c’est la FIFA qui me choisit et là, j’ai l’impression que tout le monde se réveille et semble découvrir que Joseph Antoine Bell peut apporter quelque chose. C’est inquiétant quand même. Le Chef de l’Etat ne réveille pas les consciences.

Il serait temps qu’on comprenne que les gens vont chercher ce qu’ils ont chez eux ailleurs et qu’ils ont chez eux ce que d’autres viennent de loin chercher. Je suis au Cameroun depuis 20 ans et RFI vient chercher ce que je sais au Cameroun. A partir de là, chacun fera la déduction qu’il veut.

C’est de la reconnaissance que vous attendez de la famille du football camerounais…

Je continue à vivre de la même façon, et à contribuer de la même manière. Je n’ai pas attendu la FIFA pour contribuer au niveau du football camerounais, mais la FIFA sait que je contribue.

Même si au Cameroun, beaucoup disent que je n’ai jamais rien fait. Chez nous les chrétiens, on dit: Jésus est rentré chez les siens et les siens ne l’ont pas reçu. Je ne suis pas Jésus donc, je ne peux pas me plaindre s’il m’arrive la même chose.

Avez-vous espoir à des lendemains meilleurs pour notre football?

Je crois qu’il faut toujours avoir de l’espoir, sinon je n’aurais pas continué à parler football. Plusieurs fois, j’ai dit ne plus vouloir parler du football camerounais.

Mais, d’une manière ou d’une autre, je suis toujours revenu à de meilleurs sentiments, notamment parce que certains acteurs m’ont souvent sollicité et m’ont dit quelle était ma responsabilité. Ils m’ont dit que je ne pouvais pas me mettre à l’écart. Donc j’ai espoir, pas seulement pour le football camerounais mais pour le Cameroun tout entier.

Il faudrait qu’on sache que dans le football du Cameroun, il y a le Cameroun. Ne considérons pas qu’en nous occupant du football, on ne fait que ça. C’est précisément en sachant qu’on s’occupe du football qu’on s’occupe du Cameroun. A ce moment, on doit se rendre compte des responsabilités qu’on a et de l’engagement qu’on doit avoir à servir le Cameroun à travers le football.

Avez-vous confiance en ce Comité de normalisation?

Oui! Je lui fais confiance. A priori je fais confiance à tout le monde jusqu’à ce qu’on me déçoive. J’avais fait confiance au Pr Joseph Owona, malheureusement ses premières décisions montraient déjà qu’il avait échoué, notamment lorsque le Comité de normalisation a pris la décision de ne pas respecter les règles qui avaient présidé au déroulement du championnat de Ligue 1 et qu’il a décidé qu’on ne respectait pas le fait que trois clubs devaient descendre. Si vous venez normaliser et que vous même vous êtes déjà anormal, on ne peut pas attendre pour dire que vous allez échouer.

Pour vous, le Comité de normalisation conduit par Me Dieudonné Happi peut-il faire sortir le football camerounais de l’impasse ?

L’actuel Comité de normalisation n’a pratiquement pas commis de faute pour l’instant. Ils sont ouverts, à l’écoute, humbles. Ils ne prétendent pas tout connaître et ils savent qu’ils ont la responsabilité de décider. La première chose que je partage avec les membres du Comité de normalisation est la lassitude de la honte et de l’échec.

Il faudrait quand même que les Camerounais se rendent compte qu’à la sixième normalisation, le monde se demande si dans notre pays il n’y a que des pygmées mentaux. Je pense que les membres de ce Comité de normalisation, avec leur humilité, mais avec leur grande estime pour eux-mêmes et pour leur pays, ont envie de mettre tout en œuvre pour réussir.