Avec près de 90% de la demande interieure de transport voyageur et 75% de la demande de transport des marchandises, le transport routier represente une niche de dévises importante pour le pays. Mais il est gangrèné par la clandestinité qui déleste une importante partie des revenus aux acteurs du secteur et aux pouvoirs publics.
Face à ce défi, l’Etat a lancé une mission de sensibilisation en décembre 2016, pour assainir le secteur du transport routier. Elle consiste à effectuer des descentes sur le terrain pour assurer la sensibilisation et l’information des acteurs opérationnels (chauffeurs, transporteurs, force de maintien de l’ordre, etc), mais aussi, rappeler le dispositif legislatif et reglementaire en matière de transport routier pour lutter de manière efficace contre le phenomène de transport routier clandestin.
Mais au terme des exposés d’autoévaluations interactives dans la mise en œuvre des recommandations issue de cette mission de sensibilisation, il est à constater que « le transport clandestin persiste sur les routes», déplore Evelyne Nkoa Ottili Medjogo. La présidente du comité national de lutte contre le transport clandestin explique que ce phénomène résiste grâce entre autres à « la corruption, la tolérance administrative, l’implication pas toujours au bon rythme d’un certain nombre d’acteurs opérationnels ».
A l’issue de l’évaluation, des recommandations ont été une fois de plus prescrites aux differents acteurs du secteur. « Chacun de ces acteurs devra prendre pleinement en charge le rôle qui est le sien afin que la lutte prescrite par le président de la Republique contre le transport routier clandestin soit éfficace », a-t-elle rappelé. C’était au terme des travaux du comité national de lutte contre le transport clandestin tenu le 18 décembre 2017 dans la capitale économique.
Rappellons que tout contrevenant au transport clandestin risque une peine d’emprisonnement de trois à six mois et une amende de 500.000 à 5.000 000 de F. Le transport développe l’économie en contribuant à hauteur de 5,8% du Produit interieur brut (PIB) du Cameroun et pourvoi à 435 855 emplois. Il représente 6,8% des charges de fonctionnement des entreprises et 8,8% de dépenses des consommations des ménages.