Vous-êtes ici: AccueilActualités2017 05 30Article 413199

Actualités of Tuesday, 30 May 2017

Source: cameroonweb.com

Ces mystères de Paul Biya que les Camerounais ignorent [ACTE 3]

Paul Biya, le président qui convoque ses ministres en conseil chaque année Paul Biya, le président qui convoque ses ministres en conseil chaque année

Les mystères de Paul Biya, on en parle encore cette semaine. Après l’épisode 1 et 2 sur son refus de porter le tissu du parti RDPC fait en son effigie et sa peur effroyable des levées de corps, votre site Cameroonweb vous livre cette fois un autre mystère sur le numéro 1 camerounais qui étale sa façon de gérer le Cameroun depuis plus de 30 ans. Paul Biya évite les conseils des ministres qui sont si rares que ses face-à-face avec la presse nationale.

Dans les pays frontaliers du Cameroun, les conseils des ministres se tiennent chaque semaine pour permettre à l’équipe gouvernementale d’être évaluée sur la base des missions qui leur est assignée, d’asseoir de nouvelles stratégies pour les prochains défis et de sanctionner s’il le faut les incompétents. Tout le contraire qui s’observe chez le locataire d’Etoundi qui réunit apparemment ses ministres chaque année.

Il n’existe aucun calendrier sur la tenue de conseil des ministres au Cameroun. Une rencontre annuelle par an alors que des pays en sont à leur 100e voire plus par an. De 2010 à 2017, 7 conseils des ministres ont été convoqués suite à des remaniements ministériels opérés par Paul Biya.

Tout ceci devrait expliquer cette léthargie dans la gestion des problèmes du pays notamment la crise anglophone ou la grève des médecins qui ne font pas objet de conseils ministres réguliers.

Les ministres sous Paul Biya, tous des personnes du 3e âge se la coulent douce. « Faites tout ce que vous voulez, mais attention ne piquez pas trop dans la caisse et ne défier pas le président, » serait approximativement les missions des ministres. Tout ce qui va à l’encontre se retrouve à Kondengui.

En conseil des ministres, la parole est l’apanage du président camerounais. Il prend seul des décisions et fait appliquer aussitôt. Le Premier ministre est traité sur le même pied d'égalité que les ministres. Paul Biya reste le seul maître à bord du palais d'Etoundi.

A en croire des témoins de ces rencontres annuelles, Paul Biya a l’habitude de demander à la fin de la réunion si un de ses ministres veut prendre la parole où quelque chose à dire sur ce qui vient d’être élaboré. . « Personne ne parle », confie au Journal le Messager, un ancien ministre.

Cette stratégie de Paul Biya devrait expliquer sa longévité au pouvoir. Le président ne se presse pas sur les affaires courantes du pays. Il prend tout son temps et gère le pays à sa façon.

Paul Biya serait donc le contraire d’Ahmadou Ahidjo son prédécesseur qui lui a laissé le pouvoir parce qu’il n’arrive plus à gérer les affaires de l’État convenablement. Dans un numéro des Archives d’Afrique d’Alain Foka sur l’histoire du Cameroun, il a été révélé qu’Ahmadou Ahidjo est un nationaliste fin. Toujours préoccupé par le sort des Camerounais, il veut toujours préserver les intérêts du pays avant les siens.

Au fil des années, toujours sur le qui-vive, il s’épuise à force de tout contrôler. Selon Germaine Ahidjo, son mari à un moment donné est devenu très dépressif et oublie souvent.

Ce qui l’a poussé à remettre le pouvoir à Paul Biya. Ce dernier pour affronter le mal du pouvoir, évite la presse nationale, les conseils des ministres, les campagnes électorales et choisis la Suisse comme son deuxième pays où il évacue tout le stress du Cameroun durant des mois.