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Actualités of Thursday, 11 May 2017

Source: cameroonweb.com

Un membre du clergé accuse Mgr Kléda de trahison

Mgr Samuel Kléda Mgr Samuel Kléda

L’archevêque de Douala, Mgr Samuel Kléda s’est maintes fois prononcé sur la crise anglophone qui malheureusement n’est pas encore à son dénouement.

Aujourd’hui, il lui est reproché de n’avoir pas fait davantage pour résoudre la crise, de n’avoir assez soutenu les trois évêques assignés à comparaitre devant le Tribunal par le pouvoir.

La personne qui l’accuse n’est autre qu’un prêtre du clergé, Gerald Jumbam. Dans une longue lettre au président national de la Conférence épiscopale du Cameroun, le jeune prêtre ne mâche pas ses mots. Il accuse de trahison Mgr Kléda dans la crise anglophone.

« Vous les archevêques anglophones, vous devez écrire pour dénoncer ces choses en condamnant l'acte de faire passer les évêques devant le tribunal. Nous savons celui qui est derrière ces choses; N'est-ce pas l'archevêque? Pourquoi avons-nous peur d’appeler les choses par leur nom alors que nous avons reçu le mandat d'apôtres de Jésus pour défendre la vérité même sur la croix. Pour moi, il s'agit d'une trahison des dirigeants de l'Église du Cameroun », peut-on lire dans sa lettre.

Sur la radio Equinoxe, l’archevêque avait donné son point de vue sur la crise en début du mois d’avril. «L’Eglise catholique ne peut être tenue pour responsable de la crise qui paralyse les régions anglophones depuis novembre 2016.»

Pour Gerald Jumbam, cette sortie du Mgr Kleda n’a pas impacté la suite des évènements. Une sortie qui manque de vie et d’influence. « Votre silence a donné l'impression que les évêques de notre province ont été désobéissants dans le pays. Nos évêques n'ont pas été infidèles à l'État.»

Le jeune prêtre, fils de la région anglophone, s’est plaint de la vie dans les deux régions anglophones et exhorte l’église catholique à élever sa voix contre la marginalisation de ses zones. « Nous vivons des moments dangereux. Le temps où notre avenir se décide par une clique politique qui a misérablement réduit en miettes la richesse du Cameroun anglophone. Les autels sacrés ont été profanés.»

Il justifie les manifestations de rue des enseignants et avocats par l’envie d’évolution, de développement que le régime leur a desservi. « Archevêque, vous parlez de la décentralisation et vous l'offrez-en meilleur cadeau. Nous sommes déterminés à refuser un cadeau tellement chargé de fausses promesses et de propensions trompeuses… la majorité des évêques ont été intimidés au silence et à l'inactivité. Un proverbe Bayangi affirme qu’ «un homme qui ne peut pas contester ce qui ne va pas n'est pas meilleur qu'un cadavre». »

«J'aimerais pouvoir me taire, mais je ne peux pas, et je ne le ferai pas ! », s’est-il exclamé. « Je suis du Cameroun anglophone, fier et sans vergogne.» « Le Conseil épiscopal national (NECC) s'exprime mais il est écouté par le pouvoir au Cameroun, Mgr Kleda agissez, vous avez votre devoir à accomplir. »

Pour rappel, les trois archevêques de Bamenda notamment Cornelius Fontem Esua, son auxiliaire Michael Bibi, l’évêque du diocèse de Kumbo Georges Nkuo ont été accusés d’avoir perçu des frais de scolarité pour le compte de l’année sans dispenser de cours aux élèves. Par conséquent, des parents d’élèves leur réclament une indemnité de 150 millions de F CFA.