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Actualités of Wednesday, 26 April 2017

Source: www.camerounweb.com

Émouvante lettre de Paul Ayah Abine depuis sa prison

L’homme se dit imperturbable depuis son 'enlèvement ' par des inconnus L’homme se dit imperturbable depuis son 'enlèvement ' par des inconnus

Dans une émouvante lettre adressée à ses proches, l’avocat Paul Ayah Abine revient sur les tentatives d’intimidation dont sa famille a été victime le vendredi dernier.
L’homme se dit imperturbable depuis son « enlèvement » par des inconnus, affirmant que le silence du gouvernement sur sa détention montre qu’il est pris en otage.

Sur les conditions de détention, Paul Abine évoque les pressions psychologiques dont il est quotidiennement victime: «Mes ravisseurs sont sur le pied de guerre depuis le 06 mars 2017, sur la base ridicule que j’ai osé déposer le bref de prérogative de l’Habeas Corpus pour ma libération immédiate. Depuis lors, les gardiens portent des gilets pare-balles et des casques de guerre, ainsi que des pistolets automatiques levés. Ils ont également des sacs bourrés de munitions».

Et aux dires de l’avocat, les pressions sont aussi exercées sur toute personne qui tente de rentrer en communication avec lui y compris ses avocats: «La communication avec moi est devenue un crime grave, à tel point que mon ami a récemment été enfermé juste pour m’avoir fait ses salutations. Et cela a requis les services d’un avocat pour sécuriser sa sortie de prison.

La réclusion débilitante dans l’espoir de ma dégradation psychologique du fait de la solitude se poursuit. Les membres de mon parti, mes amis et connaissances ont tous été freinés de me rendre visite au cours du passé récent. Le plus curieux de tout cela est que mes avocats ont été empêchés de rencontrer leur client que je suis, trois fois en une soirée, contrairement à la loi. En d’autres termes, je suis privé du droit à une défense. De plus, le ministère de la Justice qui s’est assis sur mes 17 mois d’arriérés de salaire pendant trois ans a continué à le faire malgré un rapport officiel sur la situation déplorable ».

Mais celui qui est considéré comme un prisonnier politique se dit imperturbable par ces machinations et condamne les attaques dont a été victime sa famille. Se cantonnant sur sa position par rapport à la crise anglophone, Paul Ayah se dit « tout à fait convaincu que j’ai combattu le bon combat ; avec intégrité, en toute honnêteté, dans le respect de la loi et dans toute la vérité ». Il justifie cette sortie à l’endroit de ses partisans par le fait qu’il considère que tout peut arriver à tout moment. Il estime enfin qu’au cas où le pire se produit « le gouvernement du Cameroun sera empêché de mettre en place une autre Commission fictive d’enquête pour sonder l’organisation officielle de mon assassinat »