Kildadi Taguiéké Boukar met en garde ces individus mal intentionnés qui utilisent son nom pour opérer.
Un technicien travaillant dans une entreprise de maintenance des pylônes dans la ville de Ngaoundéré reçoit il y a deux mois l’appel d’un « client particulier ». « Ici, le gouverneur de la région de l’Adamaoua, bien vouloir vous présenter à ma résidence pour réparer un groupe électrogène défectueux ».
Le message est bref et solennel. Le prestataire est aux anges. Aussitôt, il abandonne tout ce qu’il a à faire. Il quitte son domicile du quartier Bamyanga, distant d’environ trois kilomètres de la résidence du gouverneur. En cours de route, « Monsieur le gouverneur » lui demande de lui faire un transfert de crédit de téléphone. Il est interloqué. Il veut s’exécuter. Mais la somme dont il dispose est maigre. Son porte-monnaie ne contient que 4000 F.
Comment pourrait-il faire un transfert aussi maigre au gouverneur ? Il décide alors de continuer sa route. Espérant trouver la parade afin de s’excuser une fois devant le patron de la région de l’Adamaoua. Une dizaine de minutes plus tard, le voilà à l’entrée de la résidence du gouverneur au quartier résidentiel. Il décline son identité à l’entrée. Patatras. Personne ne l’attend.
Les policiers en faction sont interloqués. Mais, par prudence, ils l’accompagnent auprès du gouverneur. « Excellence, je m’excuse de n’avoir pas fait le transfert de crédit que vous m’avez demandé. Je m’excuse aussi du retard », se confond-il en excuse devant l’autorité. Kildadi Taguiéké Boukar n’en revient pas.
« Qui êtes-vous et qui vous a demandé de passer à la résidence ? », lui demande le gouverneur. Mais comme l’un et l’autre ne réalisent pas le fond de l’affaire, le gouverneur pense à un malentendu. Il se dit que c’est chez le préfet de la Vina, Justin Mvondo que le technicien était invité. Vérifications faites, il n’en est rien. Un menuisier a également reçu « l’appel du gouverneur ».
Des éleveurs, agriculteurs et certains fonctionnaires de la place ont reçu même la visite de certains qui se faisaient passer pour le représentant personnel du gouverneur. Les plaintes qui remontent jusqu’au gouverneur de la région sont alarmantes. Un communiqué radio est diffusé depuis une semaine afin de mettre au parfum les populations sur de telles pratiques. Il est traduit en toutes les langues de la place, mettant en garde ceux qui utilisent le nom du gouverneur pour opérer leur sale besogne. Depuis une semaine, la police est sur l’affaire.