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Infos Business of Dimanche, 24 Avril 2016

Source: newsducamer.com

Nous allons produire des véhicules made in Cameroon - Roger Djakam

Roger Djakam, représentant local de CAIC Roger Djakam, représentant local de CAIC

Le projet de fabrication de ces véhicules est sur le point d'aboutir avec l'attribution des sites pour les usines d'assemblage. Le représentant local de Cameroon Automobile Industry Company (CAIC) explique.


Où en est-on avec le projet Cameroon Automobile lndustry Company?

Nous sommes à la phase de développement du projet Cameroon automobile. Nous avons déjà signé une convention d'exonération fiscale et douanière avec l'Etat du Cameroun pour une durée de 15 ans.

Nous avons également signé la convention de mise à disposition de 15 hectares de terrain dans la zone industrielle de Bonaberi (Douala). Le gouvernement camerounais a aussi mis à notre disposition 18 hectares de terrain vers le port en eau profonde de Kribi.

A présent que nous avons un site, il est question de peaufiner les études techniques, commerciales, économiques et financières pour que le projet soit fiable. Nous avons déjà mis un bureau d'astreinte à Douala où nous ambitionnons de recruter une première cuvée d'ingénieurs et de techniciens. En ce qui concerne le financement, nous allons l'aborder avec les banques.

Pour le moment, le financement est assuré en equity par les actionnaires. Mais il y a un pool bancaire qui doit accompagner le financement à long terme, donc nous sommes en train de travailler sur les garanties et tous les éléments de sureté pour lever les premiers fonds.

Quelle sera la contribution de l'Etat camerounais dans la réalisation de ce projet?

La contribution de l'Etat du Cameroun pour la réalisation de ce projet est énorme. Comme je vous l'ai dit, il nous a été exempté du paiement d'une certaines catégories d'impôts, de taxes douanières et fiscales pendant 15 ans. En contrepartie, nous avons pris des engagements à savoir : recruter les Camerounais et utiliser les matières premières locales. L'Etat a aussi accordé 1,5 milliard de franc CFA à Cameroon automobile pour l'aménagement du site.

Quelle sera la production annuelle de cette usine ?

Je vous ai dit que nous allons peaufiner les études. C'est à la fin de cette phase que nous aurons la précision, la clarté, la certitude sur la production. Pour le moment, je m'abstiens de vous donner la capacité de production. Mais, sachez qu'il n'y a pas que le Cameroun qui sera ravitaillé, mais toute la zone de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cemac) aussi.

Parlez-nous de la marque, du type et des caractéristiques de ces véhicules ...

Il faut d'abord bien comprendre, Cameroun automobile vise à mettre une plateforme nationale d'assemblage et de montage de véhicules. Les marques viennent s'installer sur sa plateforme et produisent les véhicules au nom de Cameroun automobile.

Nous avons déjà trois marques confirmées : il s'agit de Yutong, Azard coach et Gacono. Maintenant, il y a d'autres experts qui sont en négociation pour la signature de partenariat avec d'autres marques. Pour ce qui est des caractéristiques, il n'y aura pas d'originalité.

Ce sont les véhicules made in Cameroon haut standard aux normes internationales. Ne croyez pas que vous avez à faire à des amateurs, tous les partenaires maitrisent le relief, les difficultés et les problèmes de notre pays en matière d'automobile. Donc, ils ne peuvent pas fabriquer des véhicules qui ne sont pas adaptés à l'environnement du Cameroun ou de la sous-région.

Vous envisagez vendre ces véhicules au-delà des frontières du Cameroun. Quelles sont vos marchés cibles et qu'en est-il de la certification ?

Comme cible de marché vous avez prioritairement le Cameroun, puis la sous-région Cemac. Et même une partie de l'Afrique de l'Ouest. Pour la certification, c'est aux normes et standards internationales. Il y a une instance de norme dans notre pays. Et comme ce sont des certifications internationales, nos experts des normes nationales vont s'entendre pour qu'il y ait de la précision.

Il a été annoncé la pose de la première pierre en juin prochain et la livraison des véhicules d'ici 2018. Parviendriez-vous à respecter ce calendrier?

Pour ce qui est de la pose de la première pierre, c'est vrai nous l'avons annoncé en juin. Pour le moment nous travaillons sur le réglage du calendrier parce qu'il est question de mettre en cohérence toutes les activités de Cameroon automobile et des institutions publiques pour arrêter une date. Toutefois, nous n'avons pas besoin d'attendre la pose de la première pierre pour lancer les travaux.

Une fois que les calendriers seront approuvés et validés, nous allons communiquer. Nous vous tiendrons informé sur la date de sortie des premiers véhicules. Au-delà de tout ce que je viens de vous donner comme éléments, il yale shipping du matériel. Il faut importer puis les emmagasiner, construire les hangars et les chaines avant de commencer à monter les véhicules. Ce qui est sûr, vous aurez les véhicules dans les délais.

Au regard du faible pouvoir d'achat de la population et le marché automobile largement dominé par les véhicules d'occasion. Quelles solutions avez-vous pour rendre vos engins accessibles et compétitifs?

Sur ce plan nous sommes toujours en train de travailler avec le gouvernement. Vous savez, il faut produire et vendre. Nos pourparlers portent sur le coût de la production des véhicules.

Donc, nous ne pouvons pas encore donner les différents prix des véhicules. Toujours est-il que nous aurons un prix compétitif, accessible et alléchant.

Jusqu'ici, quelles sont les facteurs qui entravent la réalisation de ce projet?

Les entraves sont minimes. Le projet avance. Nous avons déjà un site ce qui n'est pas souvent facile. Les difficultés sont justes des questions d'homme et d'intérêt. Cameroon automobile défend un intérêt économique et les fonctionnaires défendent aussi des intérêts politiques et publics. De toutes les façons, c'est une opération gagnant-gagnant.

Quelles sont les dispositions prises pour qu'il y ait un transfert de technologie en faveur des Camerounais?

Le transfert de technologie est une exigence de la loi de 2013. Pour cela, nous ambitionnons de recruter des ingénieurs et des techniciens pour une formation en Inde et en Chine. Ils vont apprendre à monter et assembler des véhicules afin de revenir former d'autres Camerounais.

Quel sera l'impact socio-économique de ce projet?

Ca va de soi. Il y aura des recrutements, donc la distribution des revenus. Sur le plan économique, ce projet va forcément accompagner le développement du Cameroun. A cet effet, nous allons produire des véhicules qui accompagnent l'économie, notamment les camions gros porteurs, des véhicules tous terrains.