Paul Biya va-t-il anticiper l’élection présidentielle prévue en 2018 ? Le président de la République va-t-il dans ce cas, consulter le parlement pour une modification de la Constitution ? Nombre de leaders politiques, ceux du RDPC en tête, soutiennent cette hypothèse.
C’est donc dire si la session parlementaire du mois de mars revêt un caractère particulier pour les élus qui pourraient à nouveau solliciter pour une modification de la loi fondamentale. Dans son numéro du 10 mars 2016, le Quotidien Le Jour a donné la parole à des représentants du peuple qui se prononcent sur le sujet avec des avis divergents.
Pour Jean Tsomelou, sénateur du SDF, « laisser cela circuler dans la rumeur est regrettable. Selon moi, une modification de la constitution doit être un consensus, où à défaut, survenir à la suite d’une grande concertation avec les différents acteurs clés tel que les partis politiques, les syndicats, la société civile et d’autres. Que ce ne soit pas seulement l’initiative d’un parti politique comme c’est le cas actuellement avec le RDPC. Nous au Sdf, nous sommes contre et nous nous sommes déjà prononcé sur ce sujet ».
Son camarade du parti, Paul Tchatchouang, vice-président de la Chambre haute, il ne s’agit que de rumeur. « On ne peut pas spéculer sur la rumeur. Il faut qu’ils posent le problème et on va voir. Nous allons commencer le travail de notre session, et on saura si cette rumeur est réelle », déclare-t-il.
Des points de vue aux antipodes de la position des militants du parti au pouvoir et ses partis alliés. Pour Ali Bachir, députe du RDPC, « La modification d’une constitution ou loi est nécessaire lorsqu’elle participe à l’amélioration du bon fonctionnement des institutions dans les rapports légitimes entre individu et son milieu et l’avancement de la démocratie dans la vie d’une nation. Je crois que tout doit être en perpétuel changement pour combler certaines lacunes et certains vides. Les constitutions et lois doivent évoluer au fil des ans parce qu’ayant constaté les manquements ».
Son de cloche identique chez Hamadou Dahirou, député UNDP : « La modification de la constitution est nécessaire lorsqu’elle participe à la préservation de la paix et l’avancement de la démocratie. Notre pays aujourd’hui est en première ligne dans la lutte contre le terrorisme.
Moi, en ma qualité d’élu du peuple, mon rôle est de participer à la préservation de la paix et développement de notre pays tourné vers l’émergence. Nous participerons volontiers à la modification de la constitution si l’objectif est de préserver la paix et surtout l’évolution de la démocratie dans notre pays ».