Actualités of Monday, 28 December 2015

Source: fr.allafrica.com

Ya-fe 2015 sous haute sécurité

Beaucoup avaient osé le pari, convaincus que la foire Yaoundé en fête (Ya-fé) ne sera pas courue cette année, pour cause d'insécurité. Ou plus précisément, à cause de la phobie liée aux attaques terroristes dans l'Extrême-Nord. Eh bien, ils ont eu tort. Malgré que le site de Ya-fé ait été délocalisé du centre-ville pour le sommet du mont Nkolnyada, sis au palais des Congrès, les gens y vont, chaque jour. L'affluence a d'ailleurs atteint son comble dès vendredi, jour de Noël.

Les organisateurs assurent que depuis lundi, 21 décembre, date de début de la foire, ils enregistraient en moyenne 10 000 visiteurs par jour. « Et dès le 25 décembre, on est passé pratiquement à 30 000 entrées par jour.

Et vu que le site est plus vaste, on espère plus de 400 000 visiteurs d'ici la fin de cette 10e édition de Ya-fe », indique le chargé de communication. En attendant, les Yaoundéens et leurs enfants vont et viennent, visiblement en toute insouciance, grâce à un impressionnant dispositif sécuritaire.

C'est que, dès l'entrée de Ya-fe, la discipline assurée par des agents de sécurité est de rigueur. Déjà, des véhicules de police et de la Garde présidentielle sont parqués çà et là. Evidemment, ces hommes en tenue sont visibles de toutes parts. « Pas d'attroupements à l'entrée et zéro commerce aux alentours.

Où vous entrez, ou vous circulez. Les consignes sont ainsi claires », explique un officier de police rencontré à cette unique entrée. Laquelle est cependant compartimentée en six guichets, bien espacés les uns des autres. Les visiteurs ont le choix de suivre l'un des six rangs, filtrés par des dizaines d'agents de sécurité.

« Dès que vous intégrez un rang, l'un des agents de sécurité vient vers vous pour une fouille à main-nue. Puis un second vigile vous passe au détecteur de métaux juste avant l'achat du ticket d'entrée où un troisième vigile refait la fouille au pif », explique l'un des vendeurs de tickets, qui apprécie particulièrement ces mesures sécuritaires.

Une fois à l'intérieur de Ya-fe, il n'est pas rare de tomber sur un groupe de policiers, qui semble également interpeller les gens au pif. « La tenue, c'est pour dissuader les esprits malveillants. Mais en réalité, on filtre les gens et on sait ce qu'on cherche », lance l'un d'entre eux, sourire au coin. On les verra plus loin, en train de fouiller un sac posé à l'entrée d'un stand d'artisan cordonnier et veiller à ce que le propriétaire déplace son colis.

Dans le même temps, deux vigiles trainant des chiens renifleurs font la ronde sur le site de la foire. « Ces animaux sont formés pour détecter tout ce qui est suspect. Nous aussi avons une formation en la matière.

Donc, les visiteurs peuvent être tranquilles », rassure cet agent de la société de gardiennage retenu pour la sécurité à Ya-fé. Coté organisateurs, une source précise que « malgré tout ce dispositif, chacun, exposant ou visiteur, devrait veiller à sa propre sécurité en évitant des comportements intrigants mais alors, en dénonçant tout ce qui lui semble suspect ». Autrement dit, la sécurité ici est une affaire de tous.