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Actualités of Friday, 3 July 2015

Source: cameroon-info.net

Hollande a critiqué les Chefs d’Etat qui manœuvrent pour s’éterniser au pouvoir

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François Hollande, le président de la République française, est depuis hier soir, jeudi 02 juillet, à Luanda en Angola. Il est attendu en fin d’après midi de ce vendredi 3 juillet 2015 au Cameroun pour une visite d’Etat.

Ce sera la dernière étape d’une tournée africaine qui a commencé hier, jeudi 02 juillet 2015 par le Bénin. Pendant son séjour à Cotonou, la capitale béninoise, le successeur de Nicolas Sarkozy a prononcé l’unique discours au programme de sa tournée. Une allocution essentiellement articulée autour de la démocratie et la sécurité.

Parlant de la démocratique et de ses valeurs, l’hôte des africains a salué l’alternance pacifique qui a amené le Benin à connaitre trois Chefs d’Etat en l’espace de 25 ans. Il dit qu’il a tenu à venir au Benin, parce que ce pays « est une référence sur le plan démocratique.

Vous savez combien je suis attaché à ce que, en Afrique comme partout ailleurs, soient respectés les textes constitutionnels, les échéances électorales, les rythmes de la démocratie, vous savez combien je plaide en ce sens, encore il y a quelques mois lors du Sommet de la Francophonie. Et si je suis ici, c’est pour montrer qu’il y a des exemples à donner ».

Dans la foulée, François Hollande a dit sa répulsion contre les Présidents qui modifient les constitutions pour s’éterniser au pouvoir au risque de plonger leur pays dans l’insécurité et l’instabilité. «La stabilité des institutions, c’est la stabilité du pays. Le respect de la constitution, c’est le respect du citoyen. Et l’acceptation du verdict des urnes c’est la preuve de la maturité de la part de ceux qui vous votent…

Quand ces règles là ne sont plus respectées, ne sont plus partagées, alors, il y a des risques, il y a des conséquences (il cite les cas du Burkina Faso et du Burundi) » indique François Hollande, qui sera ce vendredi soir, l’hôte de Paul Biya, le Président Camerounais qui compte 32 ans de règne et qui a fait réécrire la constitution pour faire sauter le verrou sur la limitation du nombre de mandat.

Malgré cette attitude de Paul Biya, qui fait dire à certains démocrates que le monarque camerounais n’est pas fréquentable, François Hollande après plusieurs années d’hésitation, a finalement accepté se rendre à Yaoundé. « Il n’a pas le choix compte tenu des intérêts français qui sont gravement menacés au Cameroun » analyse un géostratège, enseignant à l’Université de Yaoundé 1.

A propos de la lutte contre le terrorisme, François Hollande, hier lors de son allocution à Cotonou, a réitéré la proposition d’une lutte commune. « La France est à vos côtés pour la sécurité du Continent. J’avais réuni à Paris, un sommet entre la France et les pays africains, pour que nous puissions tirer les conséquences de ce qui s’était produit au Mali et de ce qui se produisait aussi au Nigeria, et que nous puissions soutenir les Africains dans la constitution d’une force africaine de sécurité et d’intervention…

Lorsqu’il y a une agression terroriste de grande ampleur, lorsqu’il y a une menace qui peut toucher plusieurs pays d’une région, alors, il doit y avoir une réponse commune. D’où le sens de la proposition que nous avions lancé pour vous appeler, vous les africains, à travers vos organisations régionales, à travers l’Union africaine, à mettre en place ce qui peut vous permettre de vous défendre, et notamment contre le terrorisme…

La France pense à sa sécurité. Parce que ce qui se passe en Afrique à des conséquences en Europe. On le voit bien aussi avec la question des réfugiées, les trafics de toutes sortes. Donc, en assurant aussi avec nos amis africains la lutte contre le terrorisme, nous nous protégeons nous-mêmes. Mais, la France, quand elle agit, elle ne veut pas simplement regarder ses propres intérêts. Elle est aussi solidaire.

La France avait aussi à honorer sa dette. Nous rendons à l’Afrique de l’Ouest, lorsque nous sommes présents au Mali, une partie de ce qu’elle nous a donné lors des deux dernières guerres mondiales. Autant de soldats africains ont perdu leur vie pour la liberté de la France. Nous n’oublions rien de ce sacrifie et nous sommes conscients des responsabilités historiques et morales qui sont les nôtres ».