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Actualités of Wednesday, 22 April 2015

Source: Le Jour - Assongmo Necdem

L’Allemagne n’invitera pas Paul Biya au G7

Les pays les plus puissants du monde se réuniront en juin sous l’égide de la chancelière Angela Merkel qui s’est contentée d’envoyer au Cameroun son représentant personnel.

La chancelière allemande, Angela Merkel, a certainement renouvelé l’amitié de son pays pour le Cameroun, en envoyant son représentant personnel dans ce pays qui n’a jamais été qu’une colonie allemande dans l’histoire. Mais, ni Paul Biya, ni le Cameroun ne sont invités au prochain sommet du G7 que l’Allemagne accueille les 7 et 8 juin 2015. Günter Nooke, l’envoyé de Mme Merkel, n’a rien dit au sujet de ce rendez-vous des pays les plus riches du monde (Etats-Unis, Japon, Allemagne, France, Grande Bretagne, Italie et Canada, en plus de l’Union européenne).

Ce cercle informel était devenu le G8 en intégrant la Russie qui en a été exclue en 2014. Depuis quelques années, des dirigeants africains sont invités à ce regroupement annuel, pour discuter du soutien à apporter au continent sur la voie du développement économique, des réformes, de la paix et de la sécurité.

Interrogé par des journalistes, Günter Nooke a fini par révéler que le Cameroun ne sera pas invité à la fameuse conférence à laquelle l’Afrique est conviée cette année sous l’égide de l’Allemagne. Il a expliqué pourquoi certains pays y ont seront. Le Libéria, du fait de l’épidémie d’Ebola, mais aussi parce que le chef de cet Etat, Mme Ellen Johnson Sirleaf, fut la directrice Afrique du Programme des Nations unies pour le développement.

Le Nigéria vient d’élire démocratiquement un nouveau président. L’Afrique du Sud devient un habitué de ce forum en tant que puissance économique émergente, au même titre que le Brésil ou l’Inde. L’Ethiopie et la Tunisie comptent aussi parmi les appelés. La liste est complétée par l’Union africaine et le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, en qualité de président du Nepad, le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique, ce vieux projet qui semble susciter aujourd’hui un regain d’intérêt.

Angela Merkel au Cameroun ?

Le Sénégal, l’Ethiopie, le Nigéria ou encore le Libéria ne seront pas à leur première participation au G7. En 2011, la France, hôte du G8, avait exceptionnellement invité les présidents Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire, Alpha Condé de Guinée, et Mahamadou Issoufou du Niger. Une manière d’adouber ces chefs d’Etat nouvellement arrivés au pouvoir à la suite d’élections, même si le cas ivoirien nourrit encore la polémique aujourd’hui. Le Cameroun a été au G8 de 2007 en Allemagne. « On ne peut pas inviter tout le monde », a dit Günter Nooke, s’exprimant sur les raisons de la non-invitation en 2015, alors que c’est ici qu’il a débuté son périple dans plusieurs pays africains au nom de la chancelière allemande.

Angela Merkel en personne serait venue en Afrique durant le mois de mai prochain, n’eut été son calendrier surchargé. Là encore, le Cameroun n’aurait pas été dans la liste des escales, a reconnu Günter Nooke.

D’ailleurs, depuis la visite du président français, Jacques Chirac, en 2001, aucun chef d’Etat de l’Occident n’a plus mis les pieds au Cameroun. Le chancelier allemand Helmut Khol était quant à lui venu en 1987.

Il faut accorder une valeur bien mesurée à ces invitations et visites, prévenait déjà en 2010 Francis Ikome, directeur du programme pour l’Afrique et l’Afrique australe à l’Institut de dialogue mondial. Pour lui, le G8 reste une réunion des pays industrialisés, et les pays africains n’y sont invités que « pour donner le change ».

En tant que forum informel, les discussions se tiennent en coulisses. « Un dirigeant ne doit pas prendre l’avion juste pour parler dans les coulisses », expliquait-il. Pourtant, il y a toujours un intérêt à se rendre au G8, rétorquait alors Trudi Hartzenberg, directeur exécutif du Centre de droit commercial pour l’Afrique australe.

« L’on ne doit pas oublier que les discussions bilatérales importantes ont souvent lieu en dehors des rencontres formelles. C’est au cours de plusieurs réunions informelles que l’on arrive à trouver des accords sur les affaires importantes, que l’on peut faire avancer les discussions sur les questions soulevées », soutenait-il.